Comme à son habitude, il déambulait le nez en l’air dans les couloirs. Il aimait bien ça, marcher sans but. L’air soufflait dans le couloir et lui avançait, tout joyeux, vers l’autre bout du couloir, la destination finale. Il y serait dans une poignée de secondes. En faites il y sera dans un peu plus longtemps. Parce qu’il y a eu un choc. Le choc. Celui qui fait « Vlam, shbim, boum » quand on le rencontre. Ou plutôt, dans son cas, quand il nous rencontre. La chose qu’il avait rencontrée était chaude et plutôt molle. Un truc vivant, du moins le supposait-il. Une fille, sûrement, au vu de son rire. Une jolie fille, peut-être ? Il haussa intérieurement les épaules, au fond, il s’en fichait.
Elle était étalée, au sol, il lui jeta un regard rieur. Lui aussi la situation l’amusait. La fille était mignonne et rigolait d’elle-même. Plutôt rare, par les temps qui courre, les jolies filles sachant rire d’elle plutôt que des autres. Il secoua la tête tout sourire et intercepta au passage les excuses au milieu du fou rire. Il se pencha vers la jeune fille et lui tendit la main pour l’aider à se relever. Toujours sans un mot.
« Ce n’est rien ! Ce n’est pas comme si tu – Je peux te tutoyer ?- à la vie de ma sucette ! »
Il désigna du menton la sucette qu’il avait dans la main. Il riait à moitié, la main toujours tendue vers la jeune fille au sol.
« Au faites tu vas bien ? »
Non parce que si lui allait bien, elle s’était plutôt pris le sol violemment. Du moins il le supposait. Il esquissa une moue désolée et s’ébouriffa les cheveux de la main qui tenait la sucette pas encore déballée. Il songea un moment qu’il lui faisait peut-être peut à la fille, avec ses chaussettes dépareillées aux couleurs fluos et son écharpe multicolore. Il sourit un moment, chassant son idée de cette façon. Qui aurait peur de lui ?