~ Kyo ~

Invité

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« Ce vernissage, ma chère, va rester dans l’histoire ! »

Madame Haneda se félicitait à cette déclaration et se gargarisait maintenant d’innombrables proverbes sur l’art et ses charmes. A ses cotés, Madame Omochi, la femme du jeune PDG de la chaîne Itori, se penchait dangereusement sur la toile d’un air renfrogné. Elle évita de justesse la chute vers l’avant . Le mont Fuji incarnait un secret esthétique qu'elle ne savait déchifrer. Ne pas piquer du nez ! Sa flûte de champagne retrouva rapidement ses lèvres après qu’elle se soit redressée et aie pu, tant bien que mal, effacé un léger bâillement. « Oui vous avez raison, ces estampes sont fa-bu-leuses. Elle… honorent le savoir faire traditionnel. » Madame Haneda acquiesça d’un air grave, soulignant ainsi sa haute considération envers la « grande » peinture et l’inexpérience visible de son amie. On voyait bien que ce n’était pas une habituée des grands rassemblements intellectuels, et que le grade ne revalorise en rien l’inexpérience. Malgré cela, toute l’aristocratie Nippone s’était retrouvée entassée dans les galeries d’art de l’hôtel des ventes.

L’inauguration de la collection du tout jeune peintre enflammait les discutions, déchaînait les plûmes et les radios mondaines, jetait une torpeur contemplative parmi les mœurs de la haute société. D’ailleurs, qui aurait été assez fou pour ne pas venir se palabrer dans cet endroit. Ils babinent tous les potins boursiers et exécutent des galipettes devant les supérieurs hiérarchiques afin de mieux se gausser derrière. Les rares personnes se trouvant dans l’incapacité de mimer l’aisance ou une quelconque amitié avec le peintre se trouve ridiculisé. « Quoi ?! Mais il n’est pas brun très chère. Vous vous trompez. N’avez-vous jamais ouvert la gazette d’art ? Toute une éducation à refaire avec vous. » La fautive fait mine d’épousseter sa robe Chanel en se noyant dans son cocktail non alcoolisé. Alors que les autres sourient complaisamment. L’une des dames du petit comité prend les devant et tente de combler les lacunes et l’opprobre de la pauvresse.
« Oh vous verrez, il est mignon comme tout. Assez grand, blond, des oeils pétillants d’un noir profond, tout pour plaire ! Vraiment qu’es ce que j’aimerais…
- Sakura, arrêtez donc vos fantasmes, de toute manière il est bien trop jeune pour vous !
Omochi Sakura grinça des dents. Le regard fielleux que lui jetait sa voisine l’agaçait.
« Vous avez déjà 37 ans ma pauvre amie et il en a que 21 ! Ne me dites pas que vous aviez des vues sur lui. Tout le monde sait que vous faites déjà cocu votre mari avec l’avocat international Fubuki. C’est assez, non.
La réponse fut cinglante.
« Ne vous avancez pas sur ce terrain là ma chère ! J’en ai entendu des belles sur vôtre compte… bref... Elle se retourna vers les convives d’une mine glorieuse. Tout cela pour vous dire qu’il est mignon à croquer. Je n’ai jamais vu un gamin aussi adorable. Il a encore une voix d’enfant. Et vous voulez que je vous en apprenne une bonne… Les minois s’avancèrent avidement afin de ne pas perdre une goutte de la confession chuchotée... J’ai appris qu’en dehors de ses études il est modèle de dessin à Tokyo ♥ !
Les visages s’éclaircirent à cette nouvelle. Les quatre femmes s’agitaient en un orchestre de bracelet et boucle d’oreilles qui s’entrechoquent. En un consensus frétillant, elles décidèrent d’aller le voir en fin de discour.

A quelques pas de là. Un groupe de critiques bavardaient devant une large estampe colorée représentant une gaisha à moitié dénudée dans les bras d’un samouraï en kimono.
« Hum… cette estampe est vraiment incroyable. Saviez vous que j’ai rencontré le peintre il y a à peine trois jours. Un être charmant. Curieux, mais charmant. Nous-nous étions donné rendez vous à 6h chez lui afin qu’il me parle de son vernissage. Eh bien il m’a reçu pinceau à l’oreille et tablier autour du cou. Un garçon naturel et travailleur qui semble toujours débordé. D’ailleurs, je ne l’ai jamais vu feindre une quelconque désinvolture. Malgré son succès. Il a la tête sur les épaules ce gaillard.
_ J’ai entendu dire qu’il était assez bon enfant !
_ UN PERVERS OUI ! S’exclama un tout jeune convive en se frottant le derrière. Toutes les têtes se tournèrent vers lui et il se renfrogna derrière ses mèches brunes. Dès lors, le vieux critique gratta sa barbe, se cambra et repris son discours.
« … C’est vrai qu’il a des airs enfantin. Sa façon de se tenir, de s’asseoir… rêveur. Il vous laisse vous abandonner à ses toiles comme si lui est passé à autre chose. Un étudiant comme un autre, Naïf et souriant. Un artiste avant tout ! Et je m’y connais.
_ J’ai lu dans la gazette qu’il n’avait pas un passé extraordinaire. Il est né dans une famille modeste aux abords de Kyoto. Il parait que ses parents n’étaient pas d’accord pour qu’il suive des études d’art ! Ce pourrait être la raison pour lequel il se tue au travaille afin de payer son loyer et ses études. On dit qu’il sert de modèle dans d’autres classes de son école. Mais aussi qu’il donne quelques cours de dessin au Lycée Shimizu. Ce n’est pas très glorieux mais avec ce vernissage, son train de vie va en prendre un coup.

Soudain la foule frémit. On annonce l’arrivée du peintre. Les invités baissent d’un ton. Toute la galerie s’alourdit d’une impatience collective pendant que les grandes dames réajustent leurs parures et les messieurs leurs boutons de manchettes. Ca y’est. On aperçoit le haut d’une tête blonde passer la grande porte flanquée de dorures à la Française. Des cheveux broussailleux et ondulés lui effleurent les épaules. Kyo Onegaï est là ! Il avance en traînant timidement les pieds et suçotant une chupa Chups à la vanille. Son smoking est un peu grand, ses chaussures un peu trop petites mais tout y est. On lui tend un micro d’un geste empressé qu’il prend pour une manie expiatoire. Le porte voix en main, il fronce les sourcils, réajuste ses fines lunettes et se redresse en prenant une posture de grand autodidacte.
« beuh… Mesdames, mechieurs… bonchour… Je… heuuu… je chuis enchanté de vous voir chi nombreux aujourd’hui ! » Un majordome bien attentionné se charge de lui enlever la sucette de la bouche. Kyo glapit mais se ravise de lui courir après « Ah…merci…Je…je … bah écoutez, amusez vous et faites les fous ! » A ces mots il tourne les talons et se prend les pieds dan le vison à traîne de madame Mori Nake, princesse de la Corée de Sud. Dans l’élan de sa chute il attrape une de ses estampes et l’arrache du mur en un bruit sec de papier froissé. A la place de celle-ci, et à la surprise de tous, prône une magnifique aquarelle érotique dont deux hommes-lapins en train de jouer avec une carotte géante. Les hommes s’esclaffent, les femmes crient, la salle est devenue un enfer de débauche !!!

Kio se réveille en sueur ! Les gouttes longent son front et glissent sur ses nombreuses mèches tel un rideau perlé. Rouvrant les yeux, il trouve l’interrupteur de sa lampe et s’assoit. Mon petit studio et bien là, il n’a pas bougé. Lui. Je suis toujours dans mon futon. Ce n’était qu’un mauvais rêve. Il attrape ses lunettes et scrute la pièce. Oui, un très très mauvais rêve. Ses palettes de couleurs son étalées sur le parquet, éparpillées sous la table basse, les coussins de sol, les tatamis où s’entasse les croquis et les planches. Mon chez moi ♥, ma vraie vie…

Invité

Ça n'a pas l'air mauvais du tout, j'ai vaguement lu ^^

Par contre, ton avatar fait 40 pixels de trop en largeur !!

Invité

Comment ça on respecte pas le modèle de présentation fait par l'Empereur Moi ? ='O

Bon, t'as de la chance d'être toi et d'écrire si bien ~ ♥

Ne te valiiiide ♪