Is there something in the woods ? [PV Hatsu.]

[HRP : C'est pas grave ! C'est très bien ! Et moi ça avance pas beaucoup le sujet comme c'est que le premier aussi ! ^^' ]

Hatsuharu se laissait bercer par ses pas et la fraicheur nocturne. Le froid ne l'atteignait pas vraiment, il n'était pas du genre frileux et ne portait qu'une légère chemise et un pantalon noir un peu trop large qui tombait. Le jeune homme marchait les mains dans les poches droit devant lui. Dans quelle direction,quel but, pour aller ou ? Lui même ne le savait pas. Il déambulait et suivait son chemin sans se poser de question. Il en avait juste marre d'être resté enfermé dans cette chambre pendant des heures, étouffant, à fixer des pages et des pages remplies de phrases, à essayer de tout mémoriser et tout apprendre et tout retenir. En fin de soirée les mots avaient commencés à se mélanger et tout était subitement devenu flou, notre jeune étudiant avait finalement jeté les armes. L'envie de s'enfuir, de respirer à nouveaux et de se changer les idées l'avaient sorti de sa léthargie et et de ces quatre murs pour le pousser à sortir un peu. Et voilà, maintenant il était là, il errait.

Ce n'était pas la première fois qu'il sortait de nuit pour ne revenir que le lendemain aux aurores, quand le soleil commençait seulement à pointer. Ces derniers temps c'en était presque devenu régulier voir même une habitude. Il ne pensait même pas au règlement refusant que quelconque chaines l'entravent à quoi que ce soit. Il dormait ça et là, un peu ou il pouvait mais généralement dans l'herbe, ou dans un parc ou finalement il ne dormait pas du pas du tout.

Le jeune homme arriva soudain à un croisement, ce qui le tira de ses pensées ; droite ou gauche ? Forêt ou ville ? Il regarda sa montre et constata qu'il n'était pas si tard que ça, il devait y avoir encore pas mal de monde en ville et il n'avait pas spécialement envie de voir la foule. Ses pensées le menèrent donc directement dans les bois. Ce n'était pas la première fois qu'il s'y promenait mais le faire de nuit était une première. Même si les branches épineuses, la faible lumière et les bruits des animaux nocturnes et de la forêt en elle même en effrayaient plus d'un, Hatsuharu s'en foutait foncièrement. Qu'avait il à craindre ? Absolument rien, enfin si il ne tombait pas sur un sanglier en colère ou un psychopathe échappé récemment d'un asile et en vadrouille. Mais bon les probabilités de croiser l'un ou l'autre étaient faibles.

Hatsuharu remarqua sur le bord d'un chemin une petite carte avec un père noël. Les fêtes de fin d'année se terminaient tout juste. Le jeune étudiant n'avait rien fait de particulier, alors que la plupart des personnes allaient dans leur famille pour Noël. Il avait juste passé une soirée avec quelques connaissances pour le réveillon du nouvel an, trop flemmard pour retourner en Amérique voir des amis. On lui avait mainte fois demandé quelles étaient ses nouvelles résolutions, il n'avait su répondre. D'une il n'en avait pas et de deux il savait pertinemment que même si il en trouvait une ou deux, il ne les tiendrait jamais ou seulement pour une semaine histoire d'avoir bonne conscience.

Un craquement parvint à son oreille. Il venait d'au dessus de lui. Le jeune homme leva les yeux et aperçut une silhouette qui grimpait maladroitement dans l'arbre qui le surplombait. Il était déjà arrivé à petite hauteur et ne comptait pas s'arrêter de si tôt malgré l'amincissement progressif des branches. Cette vision tira un sourire à notre étudiant qui croisa les bras pour le regarder se débrouiller. Au final il y arrivait sans trop de mal, sa motivation lui donnant des ailes ; il ressemblait à un petit singe. Hatsuharu place ses deux mains en cône autour de sa bouche et cria.

« Tu veux une banane ? »

Malheureusement pour le grimpeur les paroles le déstabilisèrent et il tomba de l'arbre pour finir juste à côté de notre étudiant qui croisait les mains sur ses yeux pour empêcher tout ce qui avait été entrainé dans la chute du petit singe de lui faire mal. Le jeune homme, maintenant Hatsuharu en était sur, faisait une drôle de grimace qui exprimait surement ce qu'il ressentait sur le moment, la douleur. Notre étudiant savait pertinemment que c'était de sa faute.

« Héhé, c'est ça de faire des acrobaties sans avoir de queue pour se rattraper ! Enfin, façon de parler bien entendu … Je ne m'attendais pas à te faire peur. »

[Non, non pas du tout ! Je te l'aurais dis si ça n'était pas bon, crois moi ! ^^']

Hatsuharu contempla le petit ange déchu qui venait de tomber et qui lui aussi le fixait avec de grands yeux ronds dignes d'un véritable hibou. Une seconde notre étudiant se demanda si il avait une sale tête ou autre pour qu'il ne le lâche pas du regard de cette manière. Puis il se décida à observer le voyeur à son tour. Il avait de jolis cheveux noirs qui contrastaient avec la pâleur de sa peau. Un noir aussi sombre que la nuit dans le bois, qui semblait interdire à la lumière d'exister, si bien que Hatsuharu se demanda si on pouvait s'y perdre. Malheureusement le manque de lumière ne lui permettait pas de distinguer la couleur de ses yeux et notre étudiant s'y noya quelques secondes. Jusqu'à ce que la victime de ses paroles se relève ne laissant voir en rien qu'il avait mal.

Son ton démentait ce que ses mots disaient et Hatsuharu pencha la tête sur le côté lorsque le brun lui adressa un pseudo sourire. Le jeune homme utilisait lui même trop le « masque » pour ne pas remarquer quand quelqu'un d'autre le faisait. Le sourire faux, le sourire de celui pour qui tout va bien, le sourire de celui qui aime tout ce qui l'entoure et tout le monde, le sourire de celui qui ne veut pas qu'on pose de question pour ne pas avoir à y répondre, le sourire qui sert à éloigner les curieux, le sourire que tout le monde aime et le sourire qui sert à tant d'autres choses, très pratique en somme. Mais tellement transparent à ses yeux. Il ne répondit donc pas à son sourire mais à sa question.

« Je fuis, je fuis lamentablement la civilisation. Et puis le peu de lumière ne me dérange pas, j'aime les endroits sombres, et généralement je me laisse guider par la lune. Mais, ce soir elle n'est pas décidée à se montrer, donc je marche et je me perds. Mais je me perds heureux. »

C'était vrai. Cette lune, il l'aimait. Comme jamais personne. Il ne comptait plus les heures ou il était resté assit en la fixant, un peu comme un chien qui hurle à la lune. Il l'admirait depuis qu'il était petit, il la trouvait à la fois belle et inaccessible. Elle était forte et intouchable, elle dominait tout et réduisait à néant ce qui l'entourait de par sa taille et ses rayons. C'était la reine de la nuit, et tenait même parfois tête au soleil, la journée. Il soupira ennuyé de ne pas pouvoir la distinguer.

Hatsuharu regarda d'un œil l'arbre que le jeune homme avait tenté d'escalader. Peut être que de la haut, ils verraient quelque chose. Son regard détailla un parcours à travers les branches qui ne les montait pas jusqu'au sommet mais au moins à bonne hauteur, sans prendre de réels risques. Il pointa son index vers l'arbre.

« Grimpe, je te suis au cas ou, pour ne pas que tu te ramasses encore. »

Il n'avait rien de particulier à faire et ne pourrait sans doute plus rentrer aux dortoirs, le couvre feu était passé et l'établissement ne ré ouvrirait ses portes que le lendemain. Paradoxalement il trouvait ce jeune homme si sombre ensorcelant. Il aurait pu devenir superstitieux, devant ce petit chat noir qui lui faisait face. Alors pourquoi ne pas perdre quelques heures à jouer avec lui.

[Désolé pour le retard ! =S J'avais plein de trucs à faire ces derniers temps ! Et puis pour la longueur, je me suis un peu laissé emporté ! ^^' Je me suis stoppé quand même.]

L'excentricité était relativement importante dans le milieu du mannequinat. C'est votre signature, votre marque de fabrique en quelque sorte, c'est ce qui vous sort du lot si on peut dire ça comme ça. Mais plus que pour son métier à temps partiel c'était d'abord pour lui qu'il faisait en sorte d'être comme il était. Il ne connaissait pas vraiment le pourquoi lui-même d'ailleurs. Peut être juste une envie de ne pas être identifié, de ne pas être mêlé aux autres personnes. D'autre part c'était surement une partie de son caractère, de lui, et ça, personne ne peut le choisir. Peu être que si il avait pu choisir sa manière d'être il aurait été différent. Très différent surement. Mais bon, il n'en avait pas eu l'occasion et au final s'appréciait comme il était.

« C'est pas vraiment difficile de passer inaperçu, même en étant un peu excentrique. Les gens sont beaucoup trop concentrés sur leur propre personne pour faire attention à celles qui les entourent. Certes dans l'instant ils me remarqueront mais néanmoins je ne serai plus qu'un vague souvenir au grand maximum au bout de seulement quelques minutes. »

Il regarda le jeune homme s'approcher de l'arbre précédemment désigné. Il frôla l'écorce du bouts de ses doigts. Hatsuharu ne se rappelait pas exactement le nombre de fois ou il avait grimpé dans les arbres avec ses trois sœurs pour voir du monde d'en « haut ». La plus grande avait tout juste un an de moins que lui, la suivante cinq et la petite dernière dix. Les deux plus grandes s'étaient toujours débrouillées seules, alors que la plus petite, du haut de ses six lui avait souvent demandé de l'aide. Il savait donc très bien monter avec une seule de ses mains, l'autre assurant la petite fille. Certes le brun était plus grand que la demoiselle et sans doute un peu plus lourd, quoi qu'il restait tout de même très fin … Mais lui aussi avait grandit et s'était développé physiquement.

« Ne doute pas de moi. »

Dire ça à un inconnu, qu'est qu'il avait ce soir ? C'était à se poser sérieusement quelques questions. Hatsuharu ne se rendit compte de la portée de ses paroles qu'ensuite qu'elle eurent franchies ses lèvres. Il ne montra cependant pas son trouble, il pensait vraiment ce qu'il disait, peut importe à qui il adressait ses mots. Il se trouvait que là c'était au brun, il ne cachait jamais sa franchise.

Notre étudiant emboita le pas au petit singe, prêt à le rattraper au cas ou. Lui même n'avait jamais eu de filets de secours auxquels se rattraper en cas de chutes. Quelles qu'elles soient. Qui sait pourtant combien de fois il aurait aimé pourvoir se rattraper dans les bras de quelqu'un et s'y laisser tomber volontairement par faiblesse ou autre. Mais non. Il n'y avait pas de droit. Aucune chute n'était tolérée.

Il se glissait dans l'entrelacs des branches de l'arbre, suivant le chemin que lui dessinait le petit chat noir, posant ses appuis à la suite des siens. Heureusement que sa souplesse et sa force ne lui firent pas défaut, sinon c'était un aller sans retour en direction du sol qui l'attendait. Au bouts de quelques temps l'inconnu s'arrêta et lui tendit la main. Hatsuharu regarda un instant sa main hésitant, ne sachant que faire face à cette situation. Puis finalement il enroula ses doigts autour des siens et grimpa à ses côtés avec son aide. Ses yeux fixèrent le ciel et tombèrent sur la lune. Il rendit contraint la main empruntée au brun et afficha une esquisse de sourire.

« Je ne sais pas. Pourquoi elle ne m'oublierait pas comme tout le monde ? Je ne suis sans doute pas exceptionnel au point de la marquer, si éventuellement je le suis. Pour être sur qu'elle ne m'oublie pas je lui donne rendez-vous tout les soirs. Et je me plais à croire qu'elle y vient. Je lui ai sans doute parler plusieurs fois, ce n'est pas ridicule. Mais apaisant.  »

Il tourna les yeux vers le brun qu'il pouvait enfin un peu mieux voir. Il avait un visage fin, la peau plutôt claire et de grands yeux agréablement marrons, tirant vers le rouge. Il se perdit quelques instant dans leur contemplation. Si par hasard quelque chose hantait ses bois, il était persuadé d'être tombé dessus. De toute manière il n'en ratait pas une pour se jeter dans la gueule du loup. Encore cette impression d'ensorcellement qui lui tombait dessus.

« Je ne vois pas non plus comment elle aurait pu te rater. Tu irradies. »

Hatsuharu se baissa et s'assit sur la branche ou ils étaient montés. Il laissa pendre ses jambes dans le vide et tapota la branche côté de lui pour invité le jeune homme à s'assoir. Un trou dans le feuillage leur laissait la contemplation de l'astre accessible. Il observa le brun quelques secondes.
Le jeune homme pensa un instant à faire le cochon pendu. Pourquoi ? Il avait souvent de drôles d'idées. Sur de lui, il se laissa basculer en arrière.