Jun Shanawa

Caractère
Jun est un jeune homme très discret, et il déteste se faire remarquer, qu'on l'aborde, cela peut facilement l'énerver. Généralement très clame, il a la fâcheuse tendance à soupirer et s'ennuyer constamment. Prétentieux et présomptueux, il ne se laisse pas facilement approché. Jun n'est pas très sociable, et préfère la compagnie des hommes. Il n'a pas peur des silences, au contraire il les recommande. C'est ce que l'on pourrait appeler un «garçon solitaire» mais en réalité il aime savoir que quelqu'un le désir ou pense à lui.
Jeune homme très impulsif, il ne sait pas contrôler ses colères, aussi rares soient-elles, lorsque ça arrive il est préférable de se tenir à distance. Jun n'aime pas les hypocrites et préfère dire ce qu'il pense aux gens même si cela peut avoir des conséquences néfastes.
D'un point de vue relationnel, il ne s'attache pas, ou alors il lui faut beaucoup plus de temps qu'une personne normalement constituée. Lui, préfère la complexité provoquée par une envie assouvie par pur mécanisme. L'intérêt s'efface, quelques marques du passage de lèvres dans le cou, et les courbatures de l'amour dans tout le corps. Instabilité émotionnelle d'un manque de confiance. Une nuit, c'est une idée rassurante. Il ne veut pas être vulnérable, faible ou fragile. Il déteste ne pas avoir le dessus sur les choses.

Physique
Jun a une fine silhouette, des épaules assez larges pour que l'on remarque que ce n'est pas une femme, il fait une taille moyenne pour un jeune homme de son âge. Son visage est très féminin, une bouche très finement dessinée et une douceur de peau peu commune. Son nez est petit et droit, ses yeux sombres, mais entourés de longs cils. Un regard souvent vide, ou froid, même lorsqu'un rare sourire ose prendre place sur ses lèvres. Ses cheveux sont mi-longs, de couleur sombre avec quelques reflets plus clairs au soleil, ils sont souvent en bataille et quelques mèches lui tombent devant les yeux. Jun n'aime pas se brosser, il trouve ça fatiguant et inutile.
D'un point de vue vestimentaire, le jeune homme venant d'une famille très aisée, il a toujours eu les vêtements qu'il désirait, et par sa taille très mince, il peut rentrer dans tout ce qu'il veut. Jun aime s'habiller simplement, pantalons en jean, ou noirs. Il porte généralement des t-shirts un peu trop grand pour lui, car un peu pudique il n'aime pas que le tissu lui moule le corps. Simple, mais chers. Jun ne porte que des vêtements de marques et des bijoux de luxe, comme ce collier en argent qu'il porte enroulé autour de son poignet, un pendentif d'horloge se balançant contre sa main. Il ne le retire jamais. Il balade aussi toujours avec lui un carnet en velours bleu, dans lequel il griffonne, dessine, écrit. Dernier point, Jun a trois tatouages : un sur le torse , une arabesque. Un dans la nuque, centré, un simple cercle d'une largeur d'un centimètre. Et enfin juste sous le nombril, une fine croix. Ils sont discrets et tous noirs.

HISTOIRE
Jun est assit dans une des Bmw de son père, le chauffeur est silencieux. Ils roulent déjà depuis une bonne heure en direction de sa nouvelle école, le Lycée Shimizu. Un brochure dépasse de son sac, ainsi que sa convocation d'admission. Sur ses genoux, son carnet est ouvert à la toute première page et on peut voir écrit d'une main hésitante : «Carnet de Jun Shanawa, 1 mars 2002» Quelque chose se rapprochant du sourire se dessine sur les lèvres de Jun qui commence sa lecture.

Cher journal, aujourd'hui c'est mon anniversaire, j'ai 8 ans et maman m'a offert un carnet. Elle dit que je pense énormément mais que je suis trop timide pour partager mes pensées, ainsi en les écrivant dans un journal juste à moi, c'est un moyen de les exprimer. Je ne sais pas trop ce que je suis censé écrire, mais je vais commencer par te présenter ma famille! Maman, ou Très chère Mme Shanawa (c'est comme ça que l'appel les domestiques à la maison), c'est la plus belle de toute. Quand elle ne travaille pas, on va faire de longues balades dans le bois près de la maison, et elle me raconte les fabuleuses aventures de Fuji le chat sauvage. Père, n'est pas souvent à la maison, maman dit qu'il a un travail trop important pour se permettre des distractions et c'est pour ça qu'il n'a pas pu rentrer pour mon anniversaire...

27 novembre 2002 : Maman est malade, je n'ai plus le droit de rentrer dans ses appartements. Je n'aime pas le médecin, il me fait peur avec son énorme moustache blanche et c'est lui qui m'empêche de la voir.
29 novembre 2002 : Aujourd'hui, Maman s'est endormie très profondément à l'hôpital. Les médecins appellent ça un «coma», ils ne peuvent pas la réveiller. J'espère qu'elle fait de beaux rêves de Fuji.

Jun ferma le journal sèchement, soupira en secouant la tête. Il fit sortir de son sac un paquet de cigarettes, en sorti une qu'il déposa entre ses lèvres. Il chercha pendant quelques secondes dans ses poches un briquet, puis fini par en demander un au chauffeur. Il ferma les yeux, tirant une première longue bouffée et recracha doucement la fumée en faisant des ronds. Il jeta un coup d'oeil à sa montre, il restait une heure de route. Il reprit le carnet et l'ouvrit vers son milieu.

Juin 2009 : Pourquoi est-ce qu'il a fait la demande d'arrêter les machines? Ce n'était pas à lui de décider. «Il n'y a plus aucun espoir de rétablissement mon fils» Tu parles, il a juste envie de se taper des prostituées sans avoir de remords! Il me dégoute mais je ne dirais rien, je ne lui adresse plus la parole depuis bien longtemps déjà et ça n'est pas prêt de changer. Je suis tellement en colère, j'ai besoin de passer mes nerfs sur quelqu'un, quelque chose!

Juin 2010 : (Des visages de garçons et de filles sont griffonnés sur la page, par-dessus ce dessin on peut lire ) J'aime les lèvres de Tomeo, lorsqu'il les fait glisser dans mon cou. J'aime quand Mai ose glisser sa main entre mes jambes lorsque l'on est en public. J'aime la petite poitrine de Kimiko. J'aime m'endormir contre le corps exténué de Nobuo. J'aime dévorer des yeux les fesses rebondies de Kenji. J'aime la douceur des mains d'Ema lorsqu'elles caressent mon torse. J'aime les petits cris que pousse Ana pendant que je la caresse. J'aime le faire sous l'eau brulante de la douche avec Naoko.

Il balança le mégot à travers la fenêtre, rangea le carnet dans son sac et posa sa joue contre la vitre de la voiture. Il repensa à la soirée où son père l'avait surpris avec un homme dans sa chambre, aux coups qu'il s'était pris, et à sa décision de l'envoyer dans un pensionnat. Il avait choisi le plus éloigné de la demeure familiale. Le jeune homme faisait soit-disant honte à la famille Shanawa en agissant de la sorte. Jun soupira, blasé comme à son habitude. Il détestait l'idée de devoir changer d'environnement, rencontrer de nouvelles personnes, devoir être sociable. Cette année, aucune chance qu'il fasse des efforts. Il n'en avait pas envie.