QUE des bonnes intentions ? M'oui. [LIBRE]

"Inconsciente ! Insouciante ! Tu regretteras vite mon absence !" Ces mots résonnaient dans ma tête comme le tintement d'une cloche. Qu'est ce qu'il pouvait être chiant celui-là à la fin ! Toujours à n’embêter avec ses "conseils" à la noix ! Et maman qui le défend à chaque fois: "Mais écoute un peu ton frère, chérie !" Pouah ! M'enfin. Je me rendais compte qu'au fur et à mesure que les pensées défilaient dans mon ciboulot, j'accélérais le pas.
J'étais (presque) en train de courir.
Mais en même temps: quelle idée avais-je donc eu de me balader dans cette partie de la ville ? Et SEULE, qui plus est ! J'aurais du appeler Miu, ou qui sais-je...

Le jour baissait. Tout était orange et sombre autour de moi. Bien qu'il y avait de plus en plus de voitures (mais le nombre de piétons restait le même, c'est-à-dire "pas beaucoup"), les gens rentrant du boulot, j'avais de plus en plus peur de faire une mauvaise rencontre. En plus, il commençait à faire froid. Je m'arrêtai pour sortir mon gilet de mon sac (Eh oui, elle est prévoyante la p'tite Miku-chi !), quand j'entendis des pas arriver derrière moi.
Sans même me retourner, je commençai à me dépêcher, dépêcher.... mon rythme cardiaque et ma respiration augmentèrent en un instant. Doki, doki... vous voyez, la même respiration qu'on a avant un examen, mais puissance 100 !
La présence semblant être maintenant toute proche, je fermai mon sac à la vitesse de l'éclair, toujours sans regarder de qui (ou de QUOI !) il pouvait s'agir !
Ça vient, c'est derrière moi... Ça peut presque me toucher... COURONS !

Sauf que voila "Courons !", mais sans faire tomber son sac, ça aurait été mieux. Pour la première fois, je me retournai, et vis une silhouette ramasser mon sac... et venir dans ma direction à grandes enjambées ! Effectivement, je regrettai maintenant la présence d'aniki. A ma place, vous auriez fait quoi vous ? Je m'en doutais. Toute tremblotante, je me remis à courir, le souffle haletant et le visage rouge comme un piment du Chili. Mais...

OH. MON. DIEU. Je sens que mon cœur tente de s'extraire de ma poitrine. Je suis fichue. FICHUE. "Ça" m'a attrapé le poignet, et visiblement, n'a pas l'air de vouloir s'en débarrasser tout de suite.

- Mais lâchez-moooi ! Sinon je crie, on va m'entendre et vous aurez des problèmes ! Vous savez, je peux avoir une voix très aiguë quand je crie- MAIS LACHEZ-MOI BON SANG !

Vous trouvez sans doute que pour une fillette sur le point, si ça se trouve, de se faire kidnapper, je parle beaucoup ? Certes, mais c'est ma technique de défense. Papa dit que je parle tellement que même le plus agressif des voyous se lasserait de moi rapidement et me laisserait tranquille.
Tout en me débattant, il me semble l'avoir entendu répondre quelque chose comme "C'est comme ça que tu remercies les gens ?", mais je ne suis pas sure. Peut-être que la peur me déréglé le cerveau...