Arrivée de Kaze [FINI]

Un peu avant que Kaze n'arrive, Miyuki se trouvait déjà là, assise tranquille sur un banc et en train de lire un livre, toute tranquille. Pour une fois qu'elle arrivait à se détendre sans faire de manière, c'était déjà une bonne chose.

Habillée de sa robe blanche et bleue, comme à chaque fois qu'elle venait au lycée Shimizu, la sensei était tellement passionnée par sa lecture qu'elle n'avait pas entendu le nouveau professeur arriver. En revanche, lorsque celui-ci se mit à parler, déclarant qu'il faudrait trouver le bureau des enseignants, Miyuki leva les yeux de son livre pour les poser sur le jeune homme qu'elle fixa un instant :

- Vous êtes professeur ?

C'était déjà une chose à lui demander, même si elle était toujours assise à un banc, le livre ouvert sur ses jambes.

Kaze s'était à présent retourné vers Miyuki, sans doute surpris que quelqu'un l'ai entendu, ce qui la fit sourire encore plus. Le jeune homme était habillé assez simplement, ce qui était intéressant pour un professeur. Miyuki en voyait souvent en costard ou avec une grande veste, bien que certains de ses amis se distinguent aussi pas des vêtements extravagants.

La jeune femme se leva alors en refermant son livre pour le ranger dans son sac. Puis elle s'avança vers son interlocuteur, remarquant que celui-ci la dépassait presque d'une vingtaine de centimètres, et voilà que son complexe sur sa taille revenait. Mais la sensei garda cependant le sourire avant de s'incliner pour se présenter :

- Je suis Miyuki Fubuki, professeur de Chant au lycée Shimizu.

Elle se redressa alors, ayant un nouveau sourire tendre et chaleureux lorsque Kaze s'excusa pour des raisons qu'elle ne voyait pas réellement, raison pour laquelle elle en était beaucoup amusée :

- Ne vous inquiétez pas. Je crois que vous chercher la salle des professeurs n'est-ce pas ?

Après tout, même si ce n'était pas à elle qu'il posait la question, elle l'avait bien entendu.

Miyuki hocha la tête tout en joignant ses mains à l'arrière de son dos. Ainsi, ce jeune homme s'appelait Kaze Iwari, et il allait devenir professeur de français ? Cela pouvait être très interessant comme matière après tout, d'autant plus que la sensei aimait beaucoup lire. Mais bon, ici, ils étaient dans un lycée japonais :

- Oh ? Vraiment ? J'espère que vous vous plairez dans ce lycée alors.

Elle afficha un autre sourire. Elle-même s'y était très bien intégrée, et de plus, elle adorait vraiment ses élèves. Tous avaient un don pour quelque chose, et lors du premier cours, la jeune femme avait été littéralement ravie de les avoir avec eux. Tous ces talents. Cependant, elle reporta son attention sur le professeur. Celui-ci confirma alors qu'il cherchait bien la salle des enseignants, et lui demandait même le chemin. Miyuki leva alors la main pour montrer un chemin :

- Eh bien c'est simple. Prenez cette porte pour rentrer dans le lycée, puis vous verrez un escalier sur votre droite. Montez au premier étage et allez tout au bout du couloir, vous devriez la trouver.

D'après sa mémoire en tout point tout honneur, bien entendu. Mais elle préféra rester immobile face à Kaze lorsqu'elle eut terminé ses explications.

Miyuki faisait exactement comme Kaze il y a peu. Elle l'observait. Bon, c'était peut-être un peu bizarre pour elle de toujours lever la tête pour parler avec des gens, surtout que cet homme là, il la dépassait d'une vingtaine de centimètres, voir un peu moins quand même. Il devait être presque à la même taille que Hiroki Shirasaki, un de ses élève au talent incontournable au chant. De plus, la sensei aimait beaucoup ses cheveux en batailles, alors qu'elle avait l'habitude de voir toujours des tignasses bien lisses et coiffés. Non pas qu'elle pensait que Kaze ne s'en était pas occupé, loin de là. Mais ils attiraient tout de même son regard :

Puis son interlocuteur en vint à dire qu'il adorait les livres. C'était une chose logique, vu sa profession, mais cela lui rendit un sourire encore plus large et tendre. Elle-même aimait beaucoup lire, surtout les romans fantastiques, elle ne savait pas pourquoi elle était attirée par ce genre de chose :

- Je l'ai compris en entendant votre matière. Je suis sûre que beaucoup d'élèves adoreront ce que vous allez faire. J'en suis même certaines. Même si en ce moment, les livres se perdent...

Car certes. N'avait-on pas dit que les jeunes adultes et les enfants préféraient les jeux-vidéos aux livres ? Miyuki n'était pas contre cela, au contraire, elle approuvait que chacun choisissent ce qu'il aime. Même si elle trouvait ça dommage. De toute façon, elle-même continuerait d'aimer lire, quoi qu'il arrive.

Puis Kaze en vint à la remercier pour ses informations. Ce n'était rien après tout, puisqu'il s'agissait d'un collègue de travail, elle se devait de le guider, tout comme on avait fait avec elle lors de ses débuts, même si cela ne remontait à pas si longtemps que cela :

- Je pourrai toujours vous le rapeller si vous oubliez.

Il n'aurait qu'à revenir vers elle si jamais il se perdait. Miyuki était toujours prête à aider son prochain, quel qu'il soit. Mais attention, il ne fallait pas penser qu'elle était naïve et peu intelligente, au contraire. Elle aidait ceux qui était réellement dans le besoin, rien de plus.

Enfin, le jeune homme lui proposa de parler encore un peu des élèves et des enseignants, excepté si elle était occupé. Hors, ce n'était pas vraiment le cas, puisque la sensei travaillait cet après-midi. Être professeur de musique ne donnait pas autant d'heures qu'être professeur de maths, par exemple :

- Eh bien, je suis toute ouïe si vous avez quelque chose à me demander. J'essaierai d'y répondre et de vous aider au maximum.

Elle n'était pas sûre d'être totalement utile, mais ferait tout pour, raison pour laquelle elle serra un peu les poings en avant, signe de détermination.

En regardant les yeux de Kaze, Miyuki avait lu qu'il avait deviné que celle-ci faisait un gros complexe sur sa petite taille. Mais après tout, elle avait de quoi. La jeune femme avait toujours été plus petite que tout le monde. Plus petite que son frère, plus petite que les amis de son frère, plus petite que ses collègues de travail... Plus petite même que certains élèves masculins, alors evidemment, la sensei en était un peu gênée.

Mais elle revint bien vite sur la discussion, car Kaze venait de parler du fait qu'il n'était pas sûr de la "future passion" des différents élèves à l'égard de sa matière, et principalement des livres. Mais Miyuki ne put s'empêcher de conserver son sourire rassurant :

- Si je puis me permettre... Il y a des gens qui trouvent la France assez agréable. En fait, c'est même le premier pays touristique du monde, avec les Etats-Unis, bien entendu. Et beaucoup souhaitent aller dans ce pays. Si ce n'est pour la matière elle-même, certains élèves viendront sans doute juste pour favoriser leur culture et aller un jour là-bas.

La jeune femme tourna alors son regard vers le bas à droite. Elle essayait de convaincre son collègue, mais n'était pas sûre que ses arguments aient réellement du poids. Mais en tout cas, c'était tout ce qui lui venait à l'esprit, et tout ce qu'elle savait. Elle, elle n'était que professeur de musique, et n'était là que pour exploiter et découvrir les talents dans la fibre musicale.

Puis Kaze en vint à l'inciter à s'asseoir, afin d'être en position plus confortable pour discuter. Miyuki s'executa en faisant attention à ne pas plisser sa robe. C'était la même place à laquelle elle se trouvait quelques minutes avant de parler à son nouveau collègue.

Le jeune homme commença alors par une simple question. Le caractère, tout du moins le comportement des autres enseignants. Il fallait le dire, Miyuki en connaissait peu, mais elle allait tenter de s'expliquer du mieux que possible :

- Eh bien... Je dois dire que la plupart des enseignants sont gentils, du moins, c'est ce que je pense. Je n'en ai rencontré que très peu, mais ceux à qui j'ai parlé étaient extrêment sympathique avec moi, et c'est ce qui m'a permit de m'intégrer. Tout comme le comportement de la plupart des élèves.

Elle disait ça, mais dans le fond, Miyuki n'était pas fiable. Pour preuve, elle était incapable de détester quelqu'un, et cherchait toujours les qualités chez chaque personnes pour les mettre en avant. Au final, elle poussa un soupir :

- Désolée de ne pas être utile.

Elle ferma ses yeux, un peu gênée par son inutilité. Son visage était toujours aussi doux, mais son sourire un peu moins large que d'habitude.

Au final, Miyuki ne savait pas si elle avait convaincu Kaze sur le thème des cours. Si les élèves seraient passionnés par le français et les raisons qui l'y pousseraient. mais après tout, la sensei ne pouvait pas se mêler de tout, elle n'était qu'une simple professeur de musique, pas une fine psychologue ou quelque chose comme ça.

Dans sa tête, elle en venait même à se demander si elle arrivait vraiment à s'en sortir, maintenant que Hideaki n'était plus là. Certe, elle l'avait toujours au téléphone, mais il s'était toujours occupé d'elle depuis toute petite, et maintenant, il était aux Etats-Unis, et elle, au Japon, en train d'enseigner dans un lycée qu'elle aimait tout de même beaucoup.

Mais au moins, elle avait réussi à le convaincre du fait que la plupart des gens étaient très gentils dans cet etablissement fort côté de Nagoya, elle l'avait ainsi mit en confiance, mais elle ne savait pourquoi, elle ressentait une pointe d'amertume depuis un certain moment. Même un de ses élève le lui avait fait remarqué, et à présent, elle en faisait un spectacle devant son collègue.

Elle ouvrit brusquement les yeux lorsqu'il posa sa main sur son épaule et s'approcha d'elle. Mais la sensei fut fort etonnée de le voir sourire, alors qu'il ne l'avait jamais fait jusqu'ici, et ce fut cette raison qui lui redonna son doux visage :

- Vous avez le droit de poser des questions, après tout, vous êtes nouveau ici.

Doucement, ses lèvres s'étirèrent pour retrouver son sourire chaleureux et tendre qu'elle affichait habituellement. Au moins, Kaze avait réussi sont coup, et elle était contente. Mais elle ne sut pourquoi, elle lui prit la main avec bienfaisance :

- Je suis sûre que vous deviendrez un excellent prof et que beaucoup de gens vous apprecieront. En tout cas, moi, je vous apprécie fortement.

Elle tourna la tête vers le bas avant de lâcher sa main. En vérité, elle n'avait pas réellement réfléchit à son geste, et d'ailleurs, n'y pensait toujours pas. Mais elle l'avait fait pour le rassurer, car elle sentait depuis le début qu'il était tendu à l'idée de lui poser des questions.

Miyuki ne savait pas pour quelle raison, ni ce qu'elle avait fait pour cela, mais elle sentait que quelque chose avait changé en Kaze, et que cela venait d'elle. Ne préférant pas poser de questions sur ce sujet, la sensei se tut alors. Cependant, elle gardait le sourire que ce nouveau professeur lui avait rendu. En vérité, ils s'étaient mutuellement redonnés courage, et ça lui plaisait dans sa tête.

En fait, en y repensant, Kaze était bien une des seules personnes jusqu'ici a manifesté beaucoup d'attention envers elle, au point de lui tapoter l'epaule et se rapprocher d'elle. Enfin si, il y avait deux autres personnes, les cousins Shirasaki, mais sinon, sans plus. Raison pour laquelle Miyuki se sentait bien en sa présence :

- Mon etat, vous n'en êtes pas responsable.

Avant même de le rencontrer, Miyuki était en petite gêne depuis un moment, alors qu'elle faisait tout pour ne le montrer à personne, et pourtant, elle avait craqué devant Kaze, ne sachant pas pour quelle raison.

Mais au moins, elle avait put le rassurer, et le nouveau professeur se sentait visiblement mieux en sa présence, et même au sein du lycée. Il l'appreciait, comme il le disait, et cela faisait plaisir à Miyuki, qui commença à se sentir un peu plus utile, surtout lorsqu'il la remercia solennelement.

Pourtant, il ne lachait pas sa main, et Miyuki non plus, elle se sentait rassurée à son contact. Serrant un peu plus fort, comme pour reprendre encore de la confiance :

- Je me sens bien avec vous.

Miyuki ne savait plus tellement que'est-ce qu'elle devait penser. Pour l'instant, ce qui comptait était le moment présent, et cette amitié qu'elle avait forgé avec Kaze lui faisait vraiment plaisir. Elle était contente de savoir qu'elle avait une nouvelle personne à qui se confier. Peut-être pas maintenant, après tout, elle était encore fraîche. Mais au fil du temps, en faisant encore plus ample connaissance, alors là, c'était possible.

De plus, le nouveau professeur venait de lui confier qu'elle pouvait toujours venir le voir si elle avait un problème, ce qui la mettait encore un peu plus en confiance, et en même temps, la faisait sourire encore plus. Cette phrase, elle lui avait dit deux minutes avant, même si c'était sur un autre sujet, bien entendu :

- Merci. Et ça me rassure de vous savoir présent.

Doucement, ses yeux se fermèrent pendant que sa main serrait encore un peu plus celle de Kaze, se sentant toujours bien avec de la chaleur humaine tout près d'elle, et c'était tout ce qui comptait.

Au départ, Miyuki n'avait pas remarqué que Kaze s'était encore rapproché, et beaucoup plus près cette fois-ci, ses lèvres proches de son oreille. Elle sentit par contre le souffle chaud et entendit très nettement ses paroles. Cependant, à son geste, elle se sentit rougir, mais se calma un peu en toussotant, mettant sa main de libre devant sa bouche :

- Je... Je suis contente alors...

Elle était gênée, mais ne savait pas pourquoi.

Miyuki elle-même restait immobile. Ne bougeant pas d'un pouce, elle aimait rester ainsi, aux côtés de Kaze. Il était tellement proche qu'elle avait l'impression qu'il allait la toucher autrement qu'avec leurs mains jointent. Elle était si contente de savoir qu'elle pouvait aider quelqu'un, qu'elle arrivait à se débrouiller sans son frère.

La sensei avait remarqué que Kaze l'observait, et qu'il avait dut voir son visage rouge, ce qui la fit toussoter à nouveau. Sans doute un tic lorsqu'elle était gênée, puisqu'à part avec lui, ce n'était pas la première fois qu'elle l'effectuait en étant embarassée.

Pas une seule fois, elle n'avait pensé que le nouveau professeur agissait mal avec elle, au contraire. Même si elle venait de le rencontrer, elle s'était déjà liée d'amitié avec lui, et surtout, se sentait en confiance. La jeune femme avait l'impression qu'au fil du temps, elle pourrait tout lui dire sans se retenir.

Doucement, elle posa sa tête sur son épaule et ferma ses yeux, restant sans bouger. Ce moment, elle n'avait pas envie de le briser, elle avait envie de rester avec lui, et c'était la première fois qu'elle éprouvait ça. Elle ne prononçait pas le moindre mot, son front collé à la peau douce du cou de Kaze.

Cependant, Miyuki ouvrit les yeux avant de retirer sa tête lorsqu'il se mit à parler, s'excusant de ce qu'il avait fait. A ces mots, la jeune femme se sentit une nouvelle fois rougir :

- Ce... Ce n'est rien...

Puis sa main lacha celle de Kaze. Elle ne savait pas tellement qu'est-ce qu'elle devait ressentir à présent.

Pendant un instant, Miyuki se demanda si elle n'avait pas fait une erreur en lachant la main de Kaze. Elle pouvait lire dans son regard qu'il n'avait pas l'air rassuré, ou bien même, qu'il manquait de quelque chose.

Mais même la sensei pouvait se l'avouer, elle avait beaucoup aimé ce petit moment qu'elle avait passé avec lui. Elle ressentait des sentiments tellements étranges à son egard qu'elle n'arrivait même pas à en faire le tri, ou même à connaître leur signification.

Cependant, sa surprise fut encore plus grande lorsque Kaze commença à élever la voix. Mais pourquoi réagissait-il comme cela ? Avait-elle fait une bêtise ? Peut-être qu'en fait, il se passait quelque chose, elle avait dut avoir un comportement trop brutal :

- Que... Quoi ? Je...

Miyuki n'arrivait pas tellement à comprendre, et le fait même que le nouveau professeur commençait à crier l'intimidait un peu. Elle était en fait légèrement effrayée par ce comportement :

- Pas assez bien ? Je... Je ne comprends pas...

On pouvait le dire, la sensei était plutôt dure de la feuille dans ce genre de situation. Mais en même temps, elle ne savait pas quoi dire. Elle appreciait beaucoup Kaze, et le voir s'enerver comme ça, elle ne le voulait pas. Elle avait l'impression d'avoir fait une très grosse bêtise et qu'elle ne serait même pas pardonnée. Pourtant, la jeune femme ferait tout pour ça, si elle avait fait une bourde :

- Je... J'ai fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Pardon...

Miyuki baissa alors le regard, complètement abattue, et surtout, elle avait peur. Mais de quoi ? Des cris de Kaze, ou bien que celui-ci s'eloigne d'elle ? Comment savoir ?

Miyuki n'arrivait même plus à regarder Kaze à présent. Pourquoi ? Mais qu'avait-elle fait réellement ? La jeune femme avait beau se creuser la tête, elle ne voyait pas, mais il y avait forcément eut un problème pour que le jeune professeur réagisse comme ça. Lui qui était si doux au début, il y avait forcément quelque chose.

Elle en avait d'ailleurs presque les larmes aux yeux, s'en voulant d'avoir eut un tel comportement. En fait, elle s'était trompé, elle était bel et bien inutile sans que son frère la protège ou l'aide à faire ses choix. Elle ne savait rien faire d'elle-même, et c'est ce qui la rendait triste.

Mais, cependant, la sensei ne s'attendait pas à ce que Kaze lui prenne le visage avec ses deux mains pour le ramener vers le sien. Sa peau était douce et si chaude... Mais que faisait-il ?

- Ka... Kaze ?

Miyuki vit son visage se rapprocher du sien encore plus vite, jusqu'à ce que ses lèvres touchent les siennes. Les yeux de la jeune femme s'aggrandirent sous la surprise, mais ses mains se dirigèrent vers le haut du professeur, au point qu'elle s'y aggripa pendant le baiser. Elle ne savait pourquoi, mais ce moment, elle voulait qu'il continue, jusqu'à ce que Kaze décolle sa bouche.

Pendant un instant, Miyuki avait toujours des yeux surpris, mais ses joues s'empourprèrent et elle ferma ses paupières, sentant sa gêne l'envahir considérablement :

- Je... Je...

Etait-ce ça ? Les sentiments qu'elles éprouvaient ? En y réfléchissant... Peut-être bien en fait.

Miyuki avait toujours ses yeux fermés. Elle ne savait même plus quoi penser à présent, elle était tellement gênée. Elle en bafouillait même d'ailleurs. Que ressentait-elle pour Kaze qui la mette dans cette situation ?

La jeune femme voulait dire quelque chose, mais Kaze venait de mettre son doigt sur ses lèvres, l'intimant de se taire, ce qu'elle fit. Mais sous la surprise, ses yeux s'ouvrirent , et c'est à ce moment qu'elle put voir à nouveau les lèvres du professeur s'approcher des siennes, raison pour laquelle elle referma à son tour ses paupières pour apprecier l'instant.

Même si c'était dur à croire, Miyuki n'avait jamais réellement eut de vrai baiser, malgré son âge, oui. Et c'est pourquoi ce qu'elle faisait avec Kaze était une experience nouvelle, mais tellement agréable. Ses mains se glissèrent derrière sa tête pour caresser ses cheveux en bataille pendant qu'elle sentait celles du jeune homme sur ses épaules, puis sur ses bras.

Le baiser avait cette fois été bien plus long, et la sensei l'appreciait. Mais le professeur avait déjà décollé ses lèvres pour les glisser dans son cou ou il aposa un bisou, puis un deuxième. Miyuki n'avait jamais ressentit ça, et ses mains se trouvaient à présent dans celles de Kaze. Elle les serrait très fortement pendant qu'il remontait ses lèvres à son oreille pour chuchoter ces mots doux.

Pendant un instant, la jeune femme resta hésitante. Etait-ce un coup de foudre ? Etait-elle attirée par Kaze, ou juste par l'instant ? Il fallait savoir faire la part des choses, mais comment faire ? Les mêmes mots, elle avait plus de mal à les sortir :

- Je... Je t'aime...

Mais il manquait quelque chose, il fallait qu'elle dise ce qu'elle avait réellement sur le coeur. Raison pour laquelle elle se degagea de l'etreinte de Kaze afin de le regarder, du haut de ses 1m68 ridicule par rapport à la grande taille du jeune homme :

- Mais... C'est encore tôt... Nous ne venons que de nous rencontrer... Je t'aime, oui, mais... J'ai besoin d'y croire... Et tu viens juste d'arriver... Est-ce que... Tu accepterai... Que notre relation progresse ?

Elle-même était passée au tutoiement. Puis elle entendit un bruit, et se rapella alors de l'endroit où ils se trouvaient. Ils n'étaient pas dans un parc, non, mais devant l'etablissement le plus côté de Nagoya, il valait mieux ne pas trop en parler devant ce lycée. Miyuki s'avança donc lentement, puis elle déposa un bisou sur la joue de Kaze :

- Je... On se retrouvera plus tard.

Discrètement, elle venait de glisser un papier avec son numéro de portable et son adresse de domicile dans la poche du jean du jeune professeur. Puis elle s'eloigna de lui en agitant la main pour lui dire au revoir, avant de courir dans le lycée, ayant bientôt cours.

[HRP : Désolée que ta princesse parte aussi vite ^^', mais comme je vais partir en vacance, je ne voudrai pas te bloquer, encore désolée]

Ce dernier baiser avait été si intense, si brûlant. Jamais Kaze n'avait ressenti cela. C'était la première fois pour lui également qu'il éprouvait ce sentiment, cette folle envie de poursuivre. C'est vrai, il était allé un peu vite mais il l'avait fait et ça, il ne pouvait plus revenir en arrière. Pourquoi le faire ? Ils s'aimaient l'un et l'autre, pourquoi recommencer ?

En parlant d'aller vite, les baisers dans le cou étaient un peu poussés en effet, mais sinon, ce serait trop tard pour lui et pour elle. Il fallait un début à tout. D'ailleurs pendant ce court instant, la jeune sensei avait tenu fermement les mains de Kaze, plongées dans les siennes. Avait-elle éprouvé un plaisir ? Une envie ? En réponse à sa demande, elle avait répondu de même, elle l'aimait. Un peu hésitante mais elle les avait sorti. Elle venait de faire un grand pas. Rien quand entendant ces mots, il souriait d'envie. C'était réciproque.

Mais visiblement, ce n'était pas assez pour eux : Miyuki se dégagea de son étreinte pour le regarder. Le visage de Kaze changea un peu, son sourire disparut. Qu'avait-elle à lui dire ? C'était pas encore ça ? Il leur manquait quelque chose ? Elle voulait parler, mais avait du mal à cause sûrement de son complexe qui revenait souvent. Si c'était ça, elle n'avait rien à craindre, Kaze ne se fiait pas au physique. Quelle soit petite ou grande, il l'aimait.

- Mais... C'est encore tôt... Nous ne venons que de nous rencontrer... Je t'aime, oui, mais... J'ai besoin d'y croire... Et tu viens juste d'arriver... Est-ce que... Tu accepterai... Que notre relation progresse ?

Kaze écouta attentivement sa demande. Elle avait raison d'un côté, il y était allé un peu trop vite. En espérant que cela n'aurait une quelconque conséquence sur leur relation.

« Je comprends et j'accepte. J'attendrais le temps qu'il faudra. »

Mais devoir la quitter maintenant, il en avait des angoisses. Et si il allait la perdre à tout jamais ? Si elle n'allait jamais revenir dans ses bras ? Il en avait peur, certes, mais ne pouvait interférer dans les demandes de son amour. Il devra attendre encore. De plus, la jeune Miyuki entendit du bruit puisqu'elle avait retourné la tête vers la cour. Ils étaient au lycée, ils ne devaient pas se montrer en publique. Quelles images auraient-ils sinon ? Si des élèves ou même d'autres enseignants les voyaient ensembles ? Kaze s'en foutait un peu mais ne voulait pas que Miyuki perde confiance en elle. Les rumeurs circulaient très vite dans ce genre d'établissement. Il fallait éviter alors les regards et ne se voir qu'en dehors des horaires de travail.

Kaze ferma les yeux et espéra qu'il la revoie. Mais d'un geste élégant, la jeune femme déposa un baiser brûlant sur les joues du jeune professeur. Ils allaient se revoir, ça, il le savait.

- Je... On se retrouvera plus tard.

Kaze afficha un doux sourire. Avant qu'elle le quitte, il lui avait pris une des mains de sa bien aimée et la serrait fermement. Mais il fallait la laisser partir. Alors tout doucement, il la regarda s'éloigner de lui, toujours en souriant. Elle lui faisait des signes de la main en signe d'au revoir et lui faisait de même. Puis elle disparut, dans l'un des bâtiments. Il lâcha un soupir mais senti quelque chose dans sa poche. Il en sortit un petit papier plié. Qu'est-ce que cela faisait dans sa poche ? Il n'en avait pas le souvenir. Puis, d'un geste il l'ouvrit et sourit. Il s'agissait de son numéro de portable et de son adresse.

Alors, heureux, il se leva du banc et reprit ses affaires, tout en mettant soigneusement le petit papier dans sa poche, en ayant prit soin de le noter dans son agenda. Lui aussi, devait aller en cours maintenant. Alors, il prit le même chemin que Miyuki.