Sauve qui peut ! Aaron Aozora arrive ![libre]

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Encore une journée ou les petits oiseaux font « cui-cui », les petits chiens « wouf-wouf », les petites abeilles « biz-biz» et j’en passe… Le genre de journée ou il ne se passe strictement rien, le genre de journée que je trouve ennuyeuse à mourir et qui est ennuyeuse à mourir puisque je suis assis dans un bus, à côté d’un vieux fossile qui ne sait pas retenir ses…Vents, si j’ose dire. Cela va bientôt faire trois heures que nous roulons et il ne reste normalement plus qu’un petit quart d’heure de route avant d’arriver à destination : la ville de Nagoya. Vous allez me demander ce que je vais faire là-bas et bien moi aussi je me demande toujours ce que je viens foutre dans cette ville. Ah oui c’est vrai, il me faut un boulot et y’avais que ça de bien payé et ou on ne me prend pas trop la tête. Certes, enseigner n’est pas un métier de tout repos et je n’ai jamais rien enseigné mais quand on m’a proposé ce job, on m’a dit « Ne vous inquiétez pas, si vous ne les laissez pas vous marcher sur les pieds, ça ira ! ». Me laisser marcher sur les pieds par une bande de gamins pubers ? Jamais de la vie ! Je ne vais pas les ménager quoi qu’il se passe…

- Vous aussi vous allez à Nagoya ? Ma femme a vécu toute son enfance là-bas et en 1948, je l’ai rencontré. Ce n’était pas facile à l’époque… Mais il n’y avait pas de produits chimiques dans ce que l’on mangeait, tout était naturel…

Ça y est ! Le vieux commence à me parler du « bon vieux temps » ! Qu’est-ce que c’est que cette nostalgie de cette époque où on gazait les juifs, ou l’U.R.S.S. envoyait les gens d’opinion différente au goulag et où on réglait les problèmes à coups de bombe atomique ? N’importe quoi, vraiment… Comment regretter le XX ème siècle, je vous le demande… Même si tout a changé pendant ce siècle là, je commence à me demander sérieusement si ce changement était une bonne idée…
Ah, le bus s’arrête et c’est là ou je quitte le vioc sans aucuns regrets. Je ne savais pas que l’air était si bon dehors, mais même une odeur de roquefort serait plus agréable que les gaz de l’ancien…
Désormais, je n’ai plus qu’à suivre les panneaux d’indications pour me trouver ma véritable destination. Ce fut facile et j’arrivais vite devant un grand campus ou l’on pouvait sentir l’animation, même dehors. Je regardais une dernière fois l’adresse que l’on m’avait écrite sur un bout de papier. Avant de faire un pas de plus, je dis :

- Le Lycée Shimizu hein ? Préparez vous à morfler…

Je m’avançais dans la cour et je me dirigeais vers le bâtiment central. J’allais sûrement pouvoir m’informer là-bas. J’avais déjà un appartement, pas le grand luxe mais mieux que rien et maintenant il fallait que je m’informe sur mes heures. J’allais donc devoir demander à quelqu’un et accessoirement trouver quelqu’un pour me faire visiter… Décidément, cette journée était vraiment pourrie…
Alors que j’entrais dans le bâtiment central qui devait certainement être l’accueil, je vis quelqu‘un passer par là justement. Qui que ce soit, cette personne n’avait pas l’air de s’être rendue compte de ma présence. Furtivement, je m’approchais et dés que je fus derrière, je mis la main sur son épaule droite et je dis :

- Hey ! Est-ce que vous pourriez me donner quelque indications s’il vous plait ?

J’ai ajouté le « s’il vous plait » un peu tardivement et à contre cœur mais… Encore une fois, je n’avais pas le choix…

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Nanako était assise, à même le sol, ses longues jambes croisées. Elle avait posé sur ses genoux un calepin, avec un dessin. Elle le saisit entre ses mains, délicate comme de la soie puis l’inspecta, comme un professionnel, la tête légèrement penchée sur le côté, le bras tendu avec au bout le dessin. L’Artwork était très simple, c’était un paysage, son ancienne maison, à Tokyo, il n’y avait aucun personnage, mais le dessin respirait de vie malgré ce manque de couleurs et de mouvement. Nanako avait une sorte de don pour le dessin. Ses pensées guidaient sa main et au final, donnait tout le temps quelque chose de magnifique. Elle passa ses fins doits sur le coin droit de la feuille, puis gomma quelques traits pour rajouter une balançoire à côté d’un arbre puis signa le dessin. Elle rangea le calepin puis sortit de son sac un appareil photo d’une immense qualité.
La jeune fille s’était donnée à corps et âme pour l’avoir. Elle aurait été capable de vendre son âme au diable pour l’obtenir. Elle ajusta l’objectif et prit une photo du lycée. La photo n’est pas qu’une simple image de l’établissement, non, c’était un décor de carte postale, ca brillait de tous côtés, les rayons du soleil perçaient les épais nuages noirs.
D’ailleurs, à la vue de ce ciel noir, Nanako souri, elle adorait la pluie, s’asseoir sur le bord d’un toit d’immeuble, et laissé l’eau couler le long de notre corps, elle n’était pas comme toutes ces filles qui chipotaient lorsque l’air était humide et que ça risquait de les faire friser, non, elle n’était heureusement pas comme ça.
Elle captura l’image d’un oiseau qui passait devant un nuage cachant le soleil, elle était digne des plus grands photographes.

Une main de posa sur son épaule, elle poussa un léger cri d’effroi, elle lâcha l’appareil, qui retomba sur ses genoux. Un homme au regard dur était derrière elle. Elle se tourna légèrement et le regardait, ou presque, elle regardait sa bouche pour ne pas subir ce regard.

« Euh... A vrai dire, je suis nouvelle aussi, mais dîtes, je peux toujours vous aider. »

Elle lui fit un immense sourire et baissa les yeux en rougissant sous le regard de l’homme. Cette timidité la perdra, c’est sur. Elle rangea furtivement l’appareil dans son sac et enroula une mèche de ses cheveux roses autours de son doigt.

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A peine j’eus terminé ma phrase que la personne (qui se trouvait être une jeune fille) poussa un léger cri d’effroi et sursauta légèrement. Apparemment, elle tenait un appareil dans ses mains qu’elle lâcha suite au sursaut d’effroi et retomba sur ses genoux. Elle se tourna légèrement vers moi. Elle avait l’air d’éviter à tout prix mon regard et donc je ne pus voir ses yeux. Je n’allais pas la bouffer ! C’est sûrement ce genre de personne ultra timide… Évidement, il a fallut que je tombe sur quelqu’un qui soit incapable de me donner des indications sans bafouiller ni changer d’avis trois fois avant de me donner la direction qu’elle m’avait donné la première fois, ça aurait été trop simple et trop me simplifier la tache aurait été insupportable… Je tiens à préciser que tout ce que je venais de dire était totalement sarcastique. On ne sait quoi a décidé de me rendre la tâche difficile et bien rira bien qui rira le dernier !

« Euh... A vrai dire, je suis nouvelle aussi, mais dîtes, je peux toujours vous aider. »

Voici la réponse que me donna l’inconnue. L’instant d’après, la jeune fille me fit un immense sourire avant de baisser les yeux et que son visage devient presque aussi rose que ses cheveux. Et je pus enfin voir l’appareil qu’elle avait lâché quand je l’avais interpellé. C’était un appareil photo haute définition, le même genre qu’on se dit en le voyant « Hors de prix… Non »… Comment a-t-elle pu en acheter un ? Je n’en sais et je m’en fiche totalement je dois dire. Cela ne me regarde pas et ne m’intéresse absolument pas. Si l’on faisait attention pendant un instant à mon regard, on pouvait voir qu’il était braqué sur l’appareil, bougeant d’un côté puis l’autre, pour l’analyser. Une chose était sûre, ce n’était pas du bas de gamme, mon interlocutrice savait faire ses achats… Un regard hyper concentré et une expression impassible… De quoi effrayer plus d’un… Finalement, elle rangea son appareil dans son sac et enroula une de ses mèches autour d’un de ses doigts. Je sens que je vais avoir du mal à avoir mes informations… D’une voix sèche et déterminée, je prit la parole :

- Je suis un nouveau prof ici… Aaron Aozora… J’suis censé enseigner l’histoire et j’veux m’informer sur l’école... Et puisque vous êtes nouvelle, cela m'étonnerai que vous puissiez m'aider...

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Nanako baissa la tête et ria nerveusement. Les gens aussi peu aimable que cet Aaron méritaient que l’on leur crache ouvertement dessus, d’après elle. Elle avait un vrai caractère de chien là-dessus, la moindre des choses était d’être un temps soit peu aimable.
Elle se mit debout, bien droite sur ses deux jambes. Elle vacilla légèrement avant de se rattraper, dos au mur.
Elle leva la tête et le fixa droit dans les yeux d’un regard provocateur avant de rétorquer d’un ton grave.

« Oui, en effet. »

La jeune fille sourie à l’homme hypocritement. Son regard s’était soudainement assombrit, elle était énervée, peut être trop même.
Elle était malheureusement lunatique et s’énervait facilement pour un rien.
Elle se rassit et sortit de nouveau son calepin de son sac sans porter attention au nouvel arrivant. Elle regarda ses nombreux dessins et en déchira un, qui représentait un papillon.
En dégageant une mèche de cheveux cachant sa vision, elle aperçue que l’homme se tenait encore droit devant elle. Il lui donnait froid dans le dos.
Il était grand, et plutôt maigre, son regard perçait le cœur et captivait l’attention. Ce regard froid, sans vie, un regard dépourvu de toutes sensations, de toute chaleur humaine.
Elle frissonna à la vue de cette sorte de zombi. Ou c'était ça, un zombi, on mort vivant, un homme sans âme.

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[HS : Woh t’y va fort là, c’est pas encore un squelette à ce que je sache xD Et désol pour le temps de réponse.]

Juste après mes paroles, la jeune fille émit un rire qui n’était pas ce que je pouvais qualifier de naturel. Qu’est-ce qu’elle a celle-là… Ma tête ne lui revient pas ? Tssss… Elle a de la chance que j’ai besoin d’elle… Ce n’est pas la première personne à rire de cette façon en ma présence, beaucoup l’on fait. Libre à eux de se fendre la poire tant qu’ils me servent à quelque chose. D’un coup, la jeune fille sembla tomber, mais se rattrapa sur le mur puis elle tourna la tête vers moi. La première fois que je voyais ces yeux dit donc. Aussi rose que ces cheveux. Décidément, ça me fait du mal de l’admettre, mais le monde me surprendra toujours… Mais ce n’était pas cela qui me gênait le plus. Ce regard… Ces yeux… Si elle essayait de m’effrayer, c’était raté, j’ai déjà vu des têtes de chatons en colère plus effrayantes, mais si c’était de la provocation, elle avait non seulement réussi son coup, mais elle avait réussi à me faire sortir de mes gonds, qui n’est pas compliqué à faire selon mes vieux… Je ne leur ai rien demandé à ceux là mais pourtant, ils sont incapables de la fermer et passer leur temps à me dire que je suis un égoïste et qu’ils ne m’ont pas élevés comme ça… Mon père surtout… Je n’ai dû le voir que onze ans et demi sur vingt-trois et il ose me juger ? A chaque fois il m’achève…

Mais revenons à cette jeune idiote qui de toute évidence, ne sait pas du tout à qui elle a à faire. Juste après m’avoir lancé cet insolant regard, la demoiselle me dit d’une voix grave :

« Oui, en effet. »

Tout ce que cette phrase me donna envie, c’était d’attraper à pleine main le visage de cette insolente et lui faire goûter un peu le mur sur lequel elle s’est adossée. Mais je me retenu, je ne pouvais pas blesser quelque dés mon arrivée. Tout ce que je me contentai de faire fut simplement de montrer mes dents serrées et de lui lancer un regard qui l’aurait troué si mes yeux étaient des flingues. Mes poings étaient serrés et j’entends la poigné de ma valise craquer dans ma main. Il fallait que je fasse passer ma colère sur quelque chose et que je trouve quelqu’un pour me guider… La poisse… Visiblement, la jeune fille était retournée à ses occupations. Je ne prêtais pas vraiment attention à elle, mais je pouvais quand même remarquer que l’on sentait une certaine violence dans ses mouvements. Je m’en foutais royalement, mais bon, je suis sûr de revoir cette sotte un jour et il est toujours bon d’en savoir un peu sur les gens… Même si regarde l’encéphalogramme d’une grenouille est plus intéressant que ça…
Mes yeux parcouraient les environs. Je ne voyais personne d’autre à part cette fille… Putain quelle galère… Je n’aime pas du tout cette idée et elle à intérêt à coopérer parce que j’ai la flemme de chercher tout seul. Je reposais mes yeux sur cette forme rose et je soupirai un bon coup avant de prendre la parole :

- On dirait bien que ce n’est pas mon jour de chance… Même si cette perspective ne me plait pas du tout, je crois bien que je n’ai pas le choix… Voulez-vous bien être mon guide ?

J’ai crû vomir, en posant ma question, non pas à cause de cette fille, mais rien que le fait d’être respectueux me dégoûte….

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Les bras croisés, Nanako pensait, elle pensait à ses gens, sans amabilité, ceux qu’elle méprisait plus que tout, elle regarda cet étrange homme de la tête aux pieds discrètement et pensa qu’elle avait une certaine chance de ne pas ressembler à un bloc de glace.
Elle se demandait si ces personnes faisaient exprès d’être bêtes et méchantes, ou si elles naissaient complètement dépeuplé de toute gentillesse. La jeune fille lissa du bout des doigts une mèche rebelle et revenue à ses pensées.
Elle figea son regard sur les épaules de Aaron, si elle avait bien retenue, et frissonna, vous savez, le genre de frisson qui vous parcourt l’échine en moins de deux minuscules secondes et qui vous immobilise complètement par sa froideur, elle eu l’impression que pendant un instant ses cheveux se dressèrent. La jeune fille frotta furtivement ses bras pour tenter de faire disparaître cette horrible sensation de peur. Oui, ce mec lui faisait peur, c’était bête à dire, mais ces frissons, elle ne les ressentait que quand elle avait peur, c’était rare, malgré son immense timidité, elle n’avait peur de rien, elle ne renoncé devant rien.
Nanako regarda le bout de ses propres pieds avec insistance, comme si les regarder la rassuré, elle souri sans raison, mais fut vite tirée de ses pensées par Aaron

« On dirait bien que ce n’est pas mon jour de chance… Même si cette perspective ne me plait pas du tout, je crois bien que je n’ai pas le choix… Voulez-vous bien être mon guide ? »

Cette voix la fit brusquement sursautée. La phrase lui resta malheureusement en travers de la gorge, elle se mordit l’intérieur de la joue pour ne pas lui cracher à la figure.
Son regard se leva lentement suivant le corps de cette chose pour s’arrêter droit dans ses yeux. Elle ouvra la bouche puis la referma en suivant pour ne pas lui dire ces impressions sur lui. Elle se plongea de nouveau dans ses folles pensées pour réfléchir à une phrase gentille.

« Ca sera avec immense joie »

Son ironie la perdra, elle le savait mais aimait trop ça pour arrêter.

» Quand le stress peut monter au plus haut point... [Libre]
» Bah j'arrive [ Libre]