[Si ca ne dérange pas... ^^]
Azami se glissa dans le grand hall d'un air assez insouciant, à la suite de quelque élèves. Elle leva les yeux vers le plafond. Tout ça était vraiment énorme. Elle avait pas l'habitude, mais bon, elle ne s'en formalisa pas. L'atmosphère chaud et au sec du lycée accueillit la japonaise comme une mère serre son enfant dans les bras. Tout son corps était entièrement trempé, certainement à cause de sa course sous la pluie. Alors le souffle chaud de l'intérieur la fit faiblement sourire. Son visage l'éternel inhabitué des sourires, alors on pouvait presque que croire que ses sourires étaient ironique, agacé...Hardcore. Ses yeux parcouruent l'habituel grand hall, qui pouvait en impressionner certains ou en dégouter d'autres... Il y avait là bas, un groupe de personne dont la discussion semblait mouvementée. D'un côté un grand gaillard baraqué discutait en vociférant avec une naine aux cheveux noir-bleus tout aussi véméhente. A côté d'eux un type (ou une fille, Azami ne parvenait pas vraiment à savoir de quoi il s'agissait) aux cheveux longs et blancs discutait avec une femme blonde, d'apparence légèrement plus âgée qui lui répondait avec patience. Une fille aux cheveux sombres disparaissait quant à elle dans l'embrasure d'une porte sur la gauche. Mais ce qu'ils disaient ou qui ils étaient, elle s'en fichait. Soit des nouvelles têtes, soit des anciens. Pas le temps de tout analyser. Dans tout ca, Azami paraissait transparente. Ne l'était-elle pas ? Du moins, elle le préfèrait.
Elle arracha son portable d'une de ses poches d'un geste, et le consultant brièvement son portable, releva l'heure. 13h10. Ni trop tôt, ni trop tard. Impec. Elle regarda une nouvelle fois autour d'elle. Déductive et débrouillarde, Azami n'eut pas besoin d'y réfléchir à deux fois pour comprendre. Soit ces élèves attendaient pour aller manger, soit ils venaient de le faire. Le réfectoire était donc très probablement sur sa gauche. Mais première chose à faire: attendre que celle-ci se vide. Elle aurait bien le temps de venir bouffer après... Elle sentait les dernières gouttes d'eau perler de ses cheveux pour venir s'écraser sur sa nuque et ses épaules. La chaleur de l'intérieur était douce et agréable. Privilégiant toujours le pratique à l'esthétique, elle ouvrit la fermeture éclair de son sweat et rajusta son débardeur blanc d'un geste inconscient, en tirant dessus d'une main sans élégance.
Elle jeta un œil derrière elle, se demandant si le petit groupe allait se disloquer ou poursuivre en formation groupée. Les anciens n'avaient pas besoin d'aide, et sans doute pas non plus de nouveaux élèves complètement ignares concernant leur nouvel hospice. Mais bon, elle ne savait pas qui était nouveau et qui ne l'était pas. Azami ne voyait pas vraiment d'inconvénient à être nouveau ici puisqu'ils s'en sortiraient de toute manière. Une telle débrouillardise ne peut s'assortir que d'une certaine confiance en soi et d'un certain sang-froid après tout... Mais bon elle savait que c'était pas le cas de tout le monde, et, plutôt asociable, c'était le genre à faire tout le temps cavalier seul.
Elle aurait bien discuté avec le groupe... mais bon elle ne perdait pas de vue son objectif premier. Soit aucun jusqu'à maintenant, mais toute les excuses étaient bonnes. Après elle aurait tout le temps de faire ce qu'elle voulait... Genre dessiner et manger en même temps. Hm, les tâches de sauces ce serait pas forcément bien vu. Bref, plutôt adepte du carpe diem que des journées réglées à la minute, et préférant l'improvisation au formel, elle se dit qu'elle avait bien le temps de voir venir... Enfin, elle reprit sa marche rapide le long du couloir. Rapidement une douce mélopée se fit entendre. Dans le genre douce, mais pas trop, new style yeah. Hm. La curiosité maladive d'Azami fit vite son grand retour, une. deux. Azami entrait déja dans une pièce qui jusqu'à maintenant lui était inconnue, compréhensible puisque les instruments n'entraient pas vraiment dans son terrain de jeu. Visiblement le son, ne venait pas directement de la salle de spectacle. En tout cas le coupable, devait vachement se la jouer discret. Un peu en retrait, une seconde porte faisait face. D'ailleurs, Azami partait déja à sa rencontre. Elle avait l'air de savoir où elle allait, et quand bien même ça ne serait pas le cas, elle allait déja. Elle suivit alors, dans un couloir tout en longueur dont le mur droit était pourvu de nombreux miroirs, la jeune fille bifurquait à qui mieux mieux. Elle tenta de garder en mémoire quelques détails utiles; pleins de miroirs... D'ailleurs face à ceux-là Azami n'avait pas la peine de scrutait son reflet. Elle l'évita même. Horrible. Pitoyable. Idiote. Finalement elle arriva au bout, une seconde porte. Elle l'ouvrit à la volée. Le son venait donc, d'ici. Le coupable était fait comme un rat. Azami esquissa un léger sourire goguenard. Elle s'était arrêtée au beau milieu de l'entrée, perdue dans sa contemplation auditive. Peut-être même lui avait-on adressé la parole qu'elle ne s'en était pas rendue compte. Elle avait simplement savouré, les yeux fermés et la bouche entrouverte. Elle avait peut être était stupide de supprimer de son lexique la musique. Peut être. Les instruments étaient comme les crayons... ils créaient. Quand elle sortit finalement de sa léthargie, elle était enfin sortie de son coma auditif. Doucement, elle se glissa vers le mur, le plus proche de la porte, et s'en servit comme dossier. Elle ne se sentait pas capable de parler la première, ni de déranger la demoiselle en plein récital.