La musique, c'est du bruit qui pense. ( PV )

Invité

- La relation entre la vie et la mort est la même que celle qui existe entre le silence et la musique - le silence précède la musique et lui succède.

[Daniel Barenboïm]

<< Je suis l'amour et la haine , tes joies et tes peines , je suis celle qui est née dans tes gènes , je suis l'enfant dans tes yeux , je suis chacun de tes voeux , je suis celle qui te connait le mieux ... Je suis l'âme de tes envies , je suis la force qui te guide , je suis celle que tu oublies , je suis celle qui a chaque problème te fais fuir .
Regarde au fond de toi , je suis encore là , tous les battements de ton coeur .. C'est moi : Je suis ta vie , ne me laisse plus tomber , arrête de me détester , apprends à me pardonner . Tu dois savoir m'affronter , je te ferais avancer , tu finiras par m'aimer ... Je suis toi !
Je suis chacun de tes sens , je suis ton corps , ton essence . Je suis celle que tu blesses en silence . Je suis le sang que tu perds , je suis là quand on t'opère . Je te défis maintenant que tu n'as plus d'air , je suis un souvenir sans fin , un avenir incertain . Je suis celle qui te retient.
Je suis là aujourd'hui , demain , pour te prendre la main . Je regarde au fond de toi , mais je ne me vois pas ... Je referais battre ton coeur , croit-moi ... Je suis ta vie . >>
J.L

Une vie qui l'avait fait survivre , c'est pour ça qu'il détestait les élèves qui n'avaient aucun état d'âme pour l'existence et c'est ainsi qu'il se retrouvait face à face avec un parent d'élève , la cause : il avait sois-disant été trop dure avec une élève , dont le respect de la vie pour elle et autrui était éreinter .
Elle n'avait que quatorze ans , ce n'était qu'une élève banale , pas plus diffèrente des autres , à l'exception près qu'elle était l'étudiante de Kira .
Jeune fille qui n'a peur de rien, ce sens femme , mini-jupe et décolleter .. piercings . Elle met constamment son corps en vitrine , pantalon taille basse et string qui dépasse , elle veut être fashion et sexy et pourtant trop mince pour être jolie , attirée par l'interdit ... Dans ce monde où il n'y a que l'apparence , elle est sous l'influence de cette mode pleine d'indifférence , son innocence a été violé , il savait que ce n'était pas réellement elle , non pas à quatorze ans ça ne peut pas être ça ....
Piercing , une espèce de pierre tendance qui brille à son nombril et qu'elle expose sans pudeur ... ceci séduit bien plus qu'elle ne le pense . Femme ou enfant ? La nuance en est subtile , elle joue à attirer le danger , car elle veut tous essayer et simplement exister .
Mais il savait que loin des regards quand il n'y a plus qu'elle , son mascara coule sur ses joues ... et pourquoi ?
Comme une cigarette fumée en cachette , c'est son enfance , son passé qu'elle jette ... mais ce n'est qu'un rôle car il savait qu'elle pouvait choisir la fin , sa vie entre ses mains et il voulait lui faire prendre le bon chemin ...

" - Vous n'êtes qu'un professeur , mêlez-vous de vos affaires je vous prie ! "

S'écriait cette mère ignorante .

" Je m'excuse Madame , mais votre fille est désinvolte... elle est si jeune , vous devriez la reprendre en main "

Le ton de Kira était d'un calme assuré , si son interlocutrice était apparemment à cran , le professeur , lui restait d'un calme incontestable .

"Excusez-moi? Vous juger mon éducation ? Tous ceci remontera aux oreilles du directeur de cette école , croyez-moi! " Hurlait-elle .

{ SBAM } Elle venait de sortir de la salle de musique en claquant la porte dans un boucan à en réveillez les morts . Une caisse de résonance avait parcouru tout le couloir et les salles alentours .

* Emmerdeuse de première , quelle tarte , elle ne voit même pas ce qu'est vraiment sa fille ... *

Le pianiste dégagea un long soupire . Quel manque de maturité pour une mère , il était certain que si le seul exemple pour sa jeune élève était cette femme immature , elle n'allait aller qu'en empirant , ce sera seulement lorsque Lucifer l'aura accueillit dans son berceau qu'elle s'en rendrait bien compte , seulement ce jour là ... se sera bien trop tard pour sauver son âme .
Kira sortit alors un paquet de cigarettes de sa poche et en extirpa une , il la porta à ses lèvres pour la pincer entre celles-ci . Il fouilla sa poche droite pour y trouver un briquet et alluma sa clope .
Il y prit une profonde bouffée et en rejeta un fin filet de fumée grise .

Quel monde ... alors lui d'habitude si égoiste avait essayé d'apporter son aide à une personne dans le besoin , qu'il se voyait détruite pas le type de vie qu'elle menait . Et il s'était tous simplement fait envoyer chier ...
Inconscience et insouciance de ce monde , elle finirait forcement par y goutter ses flammes , il voulait seulement l'empêcher de se brûler , mais c'était certainement peine perdue ...

En cette fin de journée , ou le soleil retournait au bercail pour laisser un peu plus tard place à la lune , la salle de cour commençait à baigner dans l'obscurité , seul quelques-uns des rayons de coucher de soleil procurait une légère touche de lumière . La poussière de la pièce ce déposait délicatement sur le fil de clarté illuminant légèrement le lieu ou Kira méditait sur son réel rôle à jouer dans ce lycée . Il passa ensuite sa main à travers le fil lumineux , la poussière s'évaporant et redevenant invisible sur le sol crasseux des allers-retours des lycéens . Mais la chose la plus lumineuse présente etait sans contestation le piano installer au centre de la salle . Un piano blanc , piano à queue . Finissant sa cigarette , il partit ensuite s'installer au clavier de celui-ci . Il passa ses longs doigts fins sur les touches blanches , les caressant avec délicatesse avant de finir par leur faire dégager une calme et douce mélodie , du Chopin - Ballade No.1 Op.23 .
Baignant dans l'extase de son jeu , cette infime joie qu'il caressait du bout des doigts le portait dans un autre monde , un univers ou la peur , la tristesse n'existait pas , ou le néant n'était pas présent . Mais cette joie n'était qu'illusion , la douleur se faisait trop insoutenable pour continuer son jeu de symphonie mélancolique et nostalgique , ses doigts devaient à présent quitter ses âmes soeurs... Ses larmes , gouttes d'eau représentant sa tristesse et son dégout roulaient sur son visage enfouit dans ses mains détester .

Un bruit ... Kira sursauta et essuya vite fait les larmes présentes sur ses joues et ses yeux humides . La porte de la salle de musique était en train de s'ouvrir ...

Invité

Il paraît que l'oreille est le chemin du cœur. Alors la musique, c'est quoi ? La parole du cœur ? Ce qui est sûr, me direz-vous, c'est que dans les cas où l'on relativise comme ça, on peut penser que certaines personnes n'ont ni oreilles, ni musique. Quel rapport avec moi ? Bah... Il n'y a pas vraiment de rapport direct. Disons que comme j'allais (comme je retournais, plutôt) en salle de musique, suite à un oubli de matériel, j'avais comme une envie de parler... De musique.
J'avais oublié mon pendentif. Il venait de Cynthia, mon ancienne meilleure amie. "Ancienne" parce que je ne la vois plus. Nous avons coupé les ponts, mais j'avais gardé ce collier, qu'elle m'avait offert avant d'apprendre que mes parents étaient des escrocs. D'ailleurs, dés que la nouvelle devint publique, tout le monde me tourna le dos.
Mais passons. Je tenais beaucoup à ce bijou, il était mon porte bonheur. Et en passant dans la salle de musique, je m'étais arrêtée. Dans le couloir, une douce mélodie avait envahi ma tête. Une classe avait cours, mais je ne sais pas qui jouait. Toujours est-il que cette personne jouait divinement bien. J'étais entrée à la fin du cours, pour observer la salle que je n'avais encore jamais vue. J'avais déposé mon pendentif sur un tabouret, non loin d'une fenêtre. À ce moment là, il faisait jour, et je m'étais assise quelques instants sur une chaise, pour profiter du soleil et du magnifique paysage qu'il recouvrait de ses rayons. Et j'avais oublié mon fétiche dans la salle. Donc là, j'y retournais. J'étais en chemin, en tout cas.
Je marchais lentement, lessivée. Je n'avais pas repris l'habitude d'étudier de façon aussi intense. La capuche sur la tête, j'écoutais en douce mon iPod dans les couloirs. Parce que la musique m'aidait à évacuer, en quelques sortes. Parce qu'elle est ma seule alliée fidèle dans ce monde de fous. Elle m'apportait le soutient dont j'avais tant besoin, en ces temps troublés.

Citation :

Cynthia disait toujours :
"La bonne musique, c'est celle qui te donne des frissons."

Et elle avait raison.

Je mis un sacré bout de temps pour comprendre que le crépuscule avait remplacé le jour et que bientôt la lune se montrerait. Le satellite Terrien était décidément encore très en avance. N'avais-je pas repris depuis le sacré décalage horaire ? Il faut croire que non. Mais mon cerveau ne fonctionnait pas très bien non plus. Je ne mesurais pas ma bêtise, et ne faisais pas attention au temps qui passait, trop vite.

Je rangeai mon iPod, consciente que j'allais devoir supporter le silence brutal des couloirs déserts. Un silence qui me fendait le crâne, un peu plus chaque minute. Un silence qui évoquait le néant. Le silence qui précède la musique et qui lui succède. L'air froid s'engouffrait dans ma gorge avec difficulté, tant cette dernière s'était resserrée. Décidée à résister à cette drogue qu'était mon iPod, je commençai à chantonner les refrains que j'aimais, et ceux que j'avais composés avec mes amis lorsque nous étions enfants.

Citation :

Why d'you have to go and make things so complicated ?
I see the way you're acting like you're somebody else gets me frustrated.
Life's like this you,
And you fall, and you crawl, and you break,
And you take, what you get, and you turn it into, honestly
Promise me I'm never gonna find you fake it...
No, no, no...

(...)

Je crus d'abord m'être perdue dans un des couloirs du lycée. Je tournais en rond depuis maintenant trois quarts d'heure et je n'étais toujours pas dans c'te fichue salle de musique. Je commençai à perdre patience. M'enfin, bon. 'Fallait juste que j'me calme.

"Raaaah, putain !" Hurlai-je, au bord de la crise de nerfs.

J'avais chopé une migraine pas possible. Je titubais légèrement, comme une fille qui s'était bourré la gueule. Mon sang battait si fort à mes tempes que j'en étais étourdie. Mes doigts crispés me brûlaient, et l'adrénaline me rongeait. Sans musique, je n'étais pas quelqu'un de normal. Et je n'avais plus eu ma dose depuis tellement longtemps que j'en dormais plus. J'exagère sans doute un peu, mais j'avais réellement quelques cernes à cause du manque de musique qui me tracassait. J'étais une droguée du son, une accroc aux mélodies. Il fallait que cela cesse. Pas entièrement, bien-sûr. Mais il en allait de ma santé, je DEVAIS réduire ma dose.
Le silence est oppressant, d'une certaine manière. Il me rappelle que je suis seule. Il me rappelle qu'avant, j'avais une vie ; j'étais normale, j'avais une famille, des amis... Tout allait bien.
Mais ce bourdonnement, dans mes oreilles... C'était insupportable ! C'était sans doute la pire chose qui me soit arrivée.

Mais je m'en sortirai. J'y arriverai.

Et j'arrivai enfin dans la salle de musique, quand la nuit tomba. Mes maux de têtes n'en étaient que plus intenses. Je n'allais pas tarder à craquer. Mais je repris mon souffle, je tâchai d'être normale. Ce bijou valait-il vraiment la peine que je me brise la cervelle ? Si ça s'trouve, la salle n'était même pas ouverte. Ou peut-être que quelqu'un avait récupéré le collier. Peut-être que j'ai surmonté ces horreurs pour rien. M'enfin, ma récompense n'est pas seulement ce pendentif. Je réussissais peu à peu à me libérer de cette obsession, malgré la douleur. Je m'habituais à la pression.
Je soufflai une dernière fois avant de poser ma main sur la clenche, bien décidée à savoir si j'avais fait tout ça pour rien. Et la porte s'ouvrit, lentement. La salle de musique se dessina devant moi, dans l'obscurité naissante. Mes yeux scrutèrent les tabourets du fond, malgré que la seule lampe disponible fusse la lune, ronde et pleine. Argentée, aveuglante, parfaite. Y avait-il encore quelqu'un ? Je crois que oui. Je m'apprêtai à entrer, hésitant au dernier instant. Je cessai de pousser la porte, aussi faiblement furent mes mouvements. Je me raclai discrètement la gorge, avant de poser un pied dans la salle, puis de franchir le seuil.

"Il... Il y a quelqu'un ?" Demandai-je timidement.

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