And you don't seem to understand... [PV Nagoyaka]

Cette illumination, quelle était-elle ? Il y'avait une sorte de chemin qui s'ouvrait devant la jeune Yû. Cette petite fille qui était sortie de cette chambre où l'air froid régnait en maître, ces pièces de ce puzzle imaginaire disparurent alors subitement, cette salle sombre dans laquelle l'enfant était enfermée n'existait plus. Quelle était cette sensation agréable à ressentir ? Cette lumière tellement intense mais réchauffante, la Shirasaki pouvait sentir cette chaleur lui chatouillait le visage. Dans ce couloir interminable, elle décida de marcher à son rythme, les mains se posant sur son coeur, elle l'entendait battre régulièrement mais une petite pointe de stress vint se rajouter à ces battements, ils s'accélèrèrent au plus haut point, elle avait tellement mal mais ne voulut laisser tomber cette marche. Elle continuait à suivre sa propre voie, elle était toujours dans le noir complet certes mais avec ses yeux, elle pouvait percevoir une source de lumière qui se rapprochait petit à petit d'elle. C'était si réconfortant qu'elle se mit alors à courir, évitant de trébucher, les mains tendus droit devant elle, ses longs cheveux bruns se balancèrent de rythme en rythme pendant qu'elle rejoignait ce point précis.

L'enfant en question attrapa alors l'objet brillant avec ses deux membres. Le bonheur, elle l'avait enfin avec elle, elle en souriait enfin et quelques larmes vinrent couler sur ses joues, c'étaient des pleures montrant alors qu'elle était véritablement joyeuse. Cet espoir, elle l'avait enfin retrouvé, et tout en restant immobile, les murs noirs de l'endroit où elle se trouvait se volatilisèrent complètement, l'espace, le sol disparurent soudainement pour faire place à un grand balayement, un champs de fleurs vint s'installer petit à petit, les pétales de cerisier s'envolant de partout se faisant accompagner par celles de lotus. Les plantes favorites de la jeune fille, ce monde illusoire possédait maintenant des couleurs assez vives se dessinant de partout, ce ciel ténèbreux qu'elle avait connu depuis sa petite enfance avait été remplacé par un autre de couleur bleu azur tout comme ses yeux. Surprise de ce changement de décors, Yû resta perplexe et se rendit compte alors que ses mains étaient de nouveau vide, cette lumière qu'elle avait attrapé il y'avait quelques minutes, où était-elle passé ? Une brise douce passa pour chatouiller son doux visage, il était si rayonnant, elle eut un sourire qui se dessina sur ses fines lèvres, et osa regarder en l'air, les bras tendus et s'agitant pour au moins saisir quelques pétales roses. Elle marcha alors, heureuse, cette douce enfant qui été restée cloîtré dans cette pièce, avait enfin retrouvé cette joie de vivre, et elle le montrait bien. Les mains désormais dans son dos, elle s'arrêta brusquement pour avoir le regard rivé vers une plume blanche qui tombait doucement se mélangeant aux pétales de cerisier. Elle était si importante, elle rayonnait de cette lumière ... Nagoyaka ?

Bien sûr, cet objet qui la suivait partout dans son propre monde à elle, ce n'était que l'infirmier. C'était lui qui l'avait délivré de ses chaînes, c'était lui, cette clé qui avait ouvert la porte de cette salle. Il l'avait ... Sauvé ? Yû s'en rendit compte, les yeux grands ouverts, elle daigna soutenir le regard de l'homme qu'elle aimait, peut-être qu'elle tremblait encore un peu mais l'angoisse qu'elle ressentait il y'avait quelques instants, avait totalement disparu.
Les premières paroles du docteur firent baisser ses yeux vers le sol, elle ne pouvait plus entendre ces sottises, il disait qu'il était incapable de la rendre heureuse ? Et pourtant, là, elle le ressentait ce bonheur absolu.

Allons bon, pourquoi sombrer dans ces abysses sombres ? Remontons à la surface pour enfin revoir cette lumière, cette douce chaleur. La collègienne et l'infirmier pourraient y arriver, ils sont deux, et se tiennent main dans la main pour pouvoir avancer et prendre ce chemin rempli d'obstacles, mais ensemble, ils pourront les surmonter et grimper pour aller de plus en plus, ils continueront et souriront. Ils ne replongeront plus jamais dans les ténèbres, n'est-ce pas ? La Shirasaki était de cet avis-là, et c'est pourquoi elle stoppa ses pleurs pour sourire de nouveau à son interlocuteur, ils partageront tout oui ! Absolument. Elle voulait être avec lui et rien que lui, son amour n'était-il pas déjà assez grand pour ce dernier ? Certes mais au fil du temps, il continuera à grandir. L'adolescente, maintenant dans les bras de l'infirmier, ferma ses yeux et entoura le cou de celui-ci avec ses bras fins, la tête posée contre le torse de ce dernier. Elle resta silencieuse, soulagée du fait qu'il soit enfin redevenu lui-même, cet espoir, l'avait-il trouvé ?

Cette chaleur qu'il émanait de son propre corps, cela fit tellement de bien à la Shirasaki qui eut un petit sourire sur ses lèvres. Elle était rassurée de ces répliques, elle n'en pouvait plus du malheur et maintenant que le bonheur était dans ses mains, elle ne voulut se détacher de ces sortes de sentiments optimistes. Dans son monde illusoire, elle était maintenant dans un champs de fleurs, s'amusant à courir, voulant suivre cette plume blanche qui ne représentait que Nagoyaka.

Ses douces lèvres se décollèrent alors pour parler.

- Ce chemin vers le bonheur, parcourons-le ensemble, Nagoyaka.

Elle ne rajoutait rien de plus car tout ce qu'elle voulait lui dire, il l'avait déjà fait pour elle. Elle en ferait de même, même si elle est encore jeune, elle le rendrait heureux, sera toujours là pour lui, malgrès cet amour interdit, elle fera des efforts, car elle l'aime, non?

- J'aimerai ...

Elle le regarda alors avec un tendre sourire.

- J'aimerai, qu'un jour, on aille voir les cerisiers en fleurs, ensemble. Dis, tu veux bien?

Changement de sujets ? Non du tout, elle voulait le faire comprendre que lors de cet évènement, elle ne voudrait être qu'avec lui et lui seul, leur vie de couple venait de commencer, et il était déjà difficile qu'ils se revoient dans le lycée, du moins, ce serait dû à un passage bref. Les moments intimes, ce serait tellement dur à les produire ...
Et de toute façon, les moments les plus importants de sa vie, elle voulait les avoir avec Nagoyaka. Ces pétales de fleurs étaient assez importantes pour l'adolescente, elles représentaient ses amis et le docteur alors ?

Vous le savez déjà, hein?

Nagoyaka serrait toujours Yû contre lui, dans ses bras ensanglantés et meurtris. Ces bras qui avaient heurté les murs de son bureau, les coins des meubles, le sol froid, qui avaient subi la folie et la souffrance de l'infirmier, et qui maintenant étaient encore capable de tenir celle qu'il aimait. Oui, il la tenait, pour ne plus jamais la lâcher. Jamais plus il ne la laisserait seule. Jamais plus. Il resterai toujours avec elle. Quoi qu'il arrive, il l'accompagnerait. Il ne l'abandonnerait pas, il serait toujours à ses côtés, que ce soit dans les moments difficiles, mais aussi dans des moments de bonheur. Oui, de bonheur. Ils le connaîtraient, tous les deux, il le vivraient, ensemble. Ils auraient le droit de vivre les deux faces de la vie: l'Enfer, qu'ils connaissaient, et le Paradis, qu'ils allaient découvrir. Oui, ils le découvriraient bientôt. Maintenant? Peut-être...

Il voulait l'aider. Il voulait aider Yû. Il voulait qu'elle se confie à lui, comme lui avait fait, et qu'il puisse la réconforter. Il tenait à écouter les douleurs de son passé, il tenait à la rassurer... Il le voulait vraiment. Car il l'aimait. Il souhaitait qu'elle aille mieux après lui avoir parlé ouvertement. Mais....ne l'avait-il pas déjà un peu fait? Lorsqu'il l'avait fait rentrer dans son bureau pour la première fois...Plus tôt dans la journée. Il l'avait écoutée et conseillée. Mais là, il en était amoureux. Alors cette envie de la rendre heureuse et de la savoir mieux était encore plus grande.

Cette Lumière. Elle l'éblouissait et le repoussait avant. Mais maintenant il arrivait à la voir et il réussit même à l'attraper. Ou était-ce elle qui était revenue? Peut-être, mais pour une fois il avait le sentiment qu'il avait fait quelque chose de bien. En effet, il n'avait pas fui cette Lumière, au contraire, il avait cherché à la suivre, sans relâche. Il n'avait pas abandonné, pour la première fois. Et il avait réussi à l'attraper. Alors qu'il était les Ténèbres il avait attrapé la Lumière. Ou avaient-ils fusionné car ils étaient pareils, malgré certaines différences? Sûrement. Sans les Ténèbres, il n'y a pas de Lumière, et sans la Lumière, il n'y a pas les Ténèbres. Ainsi ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre. Oui, c'était ça. Sans Yû, Nagoyaka ne serait rien. Peut-être qu'elle aussi ne serait rien sans lui? C'était triste, certes, mais si beau.... Si beau que deux êtres ne peuvent vivre l'un sans l'autre...Que leur Amour est si fort, si puissant, pourrait les rendre triste, si l'autre n'était plus là.... C'était triste, mais beau...

Il sentait Yû contre lui. Cette aura qu'elle dégageait....était si agréable. Il aimait ça. Il se laisser ennivrer par cette sensation. Il avait de nouveau cette image en tête. Ce chemin, redevenu noir il y a quelques instants, repris des couleurs. Des couleurs grâce à la Lumière. C'était des couleurs vives, très belles. Et sur le chemin, des fleurs vinrent pousser. Elles étaient de toutes sortes, colorées elles aussi. Il y en avait même des vertes, des bleues, des jaunes, des roses....Toutes très vives. C'était si beau. Ces fleurs....elles venaient de Yû. C'était....la représentation de son aura.
Il sourit. Il voyait maintenant de l'herbe, un ciel, de l'eau. Mais ce qui le fit sourire n'était autre que ces deux personnes qui étaient couchées dans la prairie verdoyante. Ils étaient dans les bras l'un de l'autre. La jeune fille avait de longs cheveux bruns, tombant sur ses épaules et glissant le long de son dos. Ses yeux étaient bleus océans et son sourire était plus radieux que jamais. Quant à l'homme aux cheveux blancs et aux yeux rouges...il souriait lui aussi. D'un sourire épanoui, joyeux... Il était enfin heureux, et jamais il ne le laisserait s'échapper. Oui, c'était ce sentiment qu'il ressentait.

Dans la réalité? C'était pareil. Ces deux personnes étaient dans les bras l'un de l'autre et ils souriaient car ils étaient heureux. Les fleurs, les couleurs, la prairie? Ce n'était pas le plus beau. Ce qui comptait, c'était ces deux personnes: Nagoyaka Torii et Yû Shirasaki. Ils s'aimaient et s'aimeraient pour toujours. Leur coeur avait recommencé à battre: ils vivaient.

Ce chemin vers le bonheur...ils le parcoureraient ensemble oui. Il en était certain: il le voulait, et elle aussi. C'était ce qu'elle venait de lui dire. Il esquissa donc un sourire, qui voulait bien sûr approuver. Puis elle lui avait demandé quelque chose. Elle voulait qu'ils aillent voir les cerisiers en fleurs, ensemble. Nagoyaka rougit à cette proposition, mais lui souriait toujours.
Il caressa la joue de Yû. Un geste très tendre. Puis il lui dit, de sa "vraie" voix, celle qu'il avait enfouie au plus profond de lui-même, une voix calme et douce:

"Je serais très heureux de partager ce moment avec toi, Yû. "

Il s'imaginait déjà dîner avec elle au milieu des pétales de cerisiers, assis dans l'herbe. Il ferait la cuisine pour eux deux, ils iraient dans un coin tranquille, et ils mangeraient, en tête à tête. Il ne lui dirait rien, ce serait la surprise.

Il approcha ses lèvres de celles de la jeune fille et y déposa un tendre baiser. Il voulait vraiment partager ce moment avec elle, car ils ne pourraient pas beaucoup se voir....Il espérait seulement que personne ne les voit. Tout comme durant le bal. Cet évènement lui était complètement sorti de la tête. Mais maintenant il y pensait aussi, car il voulait y aller avec elle et elle seule. Sinon, cet évènement serait sans importance. Sans Yû, tout était plus ennuyeux et plus laid.

"Même s'il faudra se cacher...même si tous ces rares moments que nous aurons seront courts, nous y arriverons, n'est-ce pas? Parce que...parce que l'on s'aime...Et notre Amour est plus fort non?"

Il serra un peu plus Yû contre lui. Il se mit alors à gémir. Son coude droit.....

"Je....je crois qu'il est cassé..."

Il avait complètement oublié la douleur durant quelques minutes, mais maintenant elle revenait en force, comme pour les séparer. L'infirmier baissa la tête, l'air un peu honteux.

"Yû....Je suis désolé....mais mon bras...il est dans un sale état..."

Jusqu'à maintenant, la jeune Yû n'avait subi que toutes sortes de misères venant de la part de sa propre famille. A le penser, c'était tellement triste, et pourtant, elle ne parvenait pas à réellement les détester, dans son coeur meurtri, il y'avait cette part de rancune contre les siens et une autre partie affectionnelle destinant à ces derniers. Maintenant qu'elle avait seize ans, et qu'elle était libérée des chaînes qui la retenaient de son passé et des Shirasaki, l'adolescente pouvait enfin se sentir libre telle une fleur qui venait d'éclore pour alors profiter des nombreux rayons de soleil dans ce ciel bleu. Dans cet énorme champs floral, de nombreuses pétales de cerisier prenaient leur envole, de couces brises passèrent pour chatouiller le visage de cet adorable enfant qui attendait seule en plein milieu de cet espace magnifique à contempler. Elle était fragile et si petite, ce n'était encore qu'une gamine âgée de sept ans seulement, et pourtant au fil des minutes qui suivirent, elle commençait à grandir devenant la jeune femme qu'elle était maintenant. Yû Shirasaki avait tellement changé, cependant, elle gardait cette douleur aussi profonde soit-elle dans son frêle et fragile corps. Les longs cheveux bruns qui tombaient jusqu'au milieu de son dos volaient de partout, c'est alors qu'elle leva son regard, elle observait de loin et un sourire tendre se dessina sur ses lèvres, elle se leva subitement, courant pour rejoindre cet homme, il l'attendait les bras ouverts pour pouvoir la serrer contre lui. Cette plume, cette clé, ce n'était que cet infirmier, Nagoyaka Torii.

Quel merveilleux spectacle rempli de joie.

Cette pensée, ce rêve, il était enfin devenu réalité dans la vie de la collègienne qui était toujours dans cette salle, aux côtés de son amour, dans ses bras contre lui. Etait-ce vraiment cela le bonheur ? Quelle agréable sensation, Yû se sentait en sécurité dans cette sorte de bulle om il n'y avait qu'elle et Nagoyaka. Tout le mal avait enfin disparu. Le docteur était alors ravi de vouloir aller voir les fameurs cerisiers en fleurs, la jeune fille ne pouvait qu'en sourire, et comme il avait dit, même si les moments intimes qu'ils auront seront brefs et courts, les sentiments et leur amour seront toujours aussi grands et réciproques. Les douces lèvres du docteur contre celles de l'adolescente, elle ne pouvait que fermer les yeux et apprécier ce goût particulier venant de l'homme qu'elle aimait.

Ces paroles qui sortirent de la bouche de ce dernier fit en sorte que Yû eut un regard tendre, elle eut un grand sourire, il était rempli de joie.

- Nous ferons des efforts, même si ... Même si nous ne pourrons pas encore montrer notre amour en public, mais comme tu l'as dit, nous y arriverons. Car nous nous aimons.

Ces mots étaient tellement sincères, du fond de son coeur.
Cette étreinte, elle voulait tellement qu'elle dure mais ce n'est qu'en entendant les gémissements de douleur du mèdecin qu'elle se détacha vivement de lui pour savoir ce qui n'allait pas. Inquiète, elle se rendit vite compte que son coude était brisé suite à sa crise, les bras ensanglantés.
Yû n'était pas quelqu'un de compétent en matière de soin, ce qui la fit légèrement paniquer, il semblait qu'elle ne pouvait rien faire pour son amoureux, elle se sentit alors honteuse mais tenta d'être calme.

- Il ... Il faudrait appeler quelqu'un non? Une ambulance?

Disait-elle en regardant le coude sans pour autant le toucher de peur de faire mal au mèdecin. En fait, elle tremblait, elle était tellement éffrayée. Elle essayait de ne pas pleurer mais des larmes lui montaient déjà aux yeux, elle s'abstenait de les verser. Ce n'était pas de la tristesse mais plutôt de la panique. Elle bougea négativement sa tête et eut un regard déterminé, elle était si amusante avec ces tronches. Tout d'abord, elle aida Nagoyaka à se lever.

- Nagoyaka, assied-toi, ce serait mieux.

Et tout doucement, elle le dirigea vers la chaise du bureau. Elle ne savait pas trop quoi faire. Les bandages ne serviront pas à atténuer la douleur ce coup-ci. Respirant un bon coup, elle se mit face à l'homme, se penchant un peu pour être à sa hauteur.

- Ecoute, je crois bien qu'on devrait aller à l'hôpital.

Il le fallait et même si Nagoyaka était infirmier, il n'allait quand même pas se débrouiller seule pour se soigner ! Un tendre et rassurant sourire apparut sur le visage de la jeune fille qui se remit debout pour chercher des yeux le téléphone. Heh? Il n'était pas sur le bureau. Suite à la première crise du docteur, il semblait qu'il avait été projeté au sol. Avait-il oublié de le ramasser lorsqu'il avait rangé son bureau ? Sans doute. Yû fit quelques pas traînant le peignoire dans lequel elle était vêtue, jusqu'à trouver l'appareil.

- Ah! Le voilà, le ...

Elle courut mais se prit le long tissus blanc dans ses pieds pour alors tomber maladroitement au sol. Ce coup rencontré, ça faisait trop mal qu'elle n'arrivait pas à se relever.

- Itai ... Itai ...

Répéta t-elle plein de fois, se redressant étant à genoux. Les mains sur son visage, les larmes dûes à la douleur perlèrent tous seuls. Enfin, elle attrapa le téléphone et l'amena à l'infirmier, titubant légèrement. Elle tendit l'appareil vers celui-ci, une expression larmoyante se dessina, elle essaya de s'arrêter de pleurer mais elle se sentit tellement honteuse d'être tombée de la sorte.

- Tiens ... Téléphone à l'hôpital ... Et ... J'ai pas mal, j'ai pas eu mal et je ne pleure pas !

Déclara t-elle sous ses larmes d'enfant. Et ne tenant plus, elle posa le téléphone sur le bureau et s'en alla dans un coin, étant assise et se recroquevillant sur elle-même, la tête dans les genoux, pleurant comme un bébé. Oui et alors ?

- Je ne suis pas un bébé qui pleure pour un rien.

Mais pourtant ... ?

Il fallait qu'elle l'admette une bonne fois pour toute =)

Nagoyaka tenait son bras, et se retenait de gémir. Il voulait se montrer fort devant Yû. Même si c'était déjà incroyable qu'il ne s'était pas évanoui avant: son cou ouvert et maintenant son coude, qui était l'endroit le plus touché sur ses bras où la peau était déchirée par endroits. En fait, il était peut-être "imunisé" contre la douleur... Après tout, il avait failli mourir lors de cette journée, quand il s'était ouvert la gorge, et ensuite les poignés parce qu'il avait survécu à cette dernière et terrible blessure. C'était étonnant qu'il soit encore en vie.... Au début il s'était dit qu'il n'avait pas le droit de mourir, car il devait se faire punir... Mais maintenant...Maintenant il se demandait si ça n'avait pas plutôt été pour la rencontrer, elle....Yû. Peut-être était-ce les deux? Il n'en savait rien, et à vrai dire, il s'en fichait presque. Parce que le plus important, c'était qu'il l'avait rencontrée, un point c'est tout. Il était à ses côtés, et ils resteraient toujours ensemble. Oui. Il en était certain. Ils surmonteraient les épreuves, et eux aussi connaîtraient le bonheur.

Yû l'aida à se relever et à l'installer sur la chaise. Puis elle déclara qu'il valait mieux appeler une ambulance. En effet, il n'était pas capable, ou en tout cas n'avait pas le matériel pour se soigner cette fois-ci. De plus, sur lui-même, cela se révèlerait un peu compliqué... Il soupira et mit sa main sur son front. Pourquoi faisait-il des crises comme ça? Il s'était encore blessé.... Décidément il ne laissait pas son corps se reposer. Après s'être réouvert le cou, il se cassait le coude. Devant Yû qui plus est... La pauvre, elle devait être paniquée. De plus, il avait brisé ce moment d'intimité qu'ils avaient.

"Je ne pense jamais aux conséquences..."

Il avait prononcé ces mots pour lui-même, à voix basse. C'était vrai. Quand il culpabilisait, il ne voyait rien d'autre. Tout devenait noir. Alors il n'avait pas imaginé qu'il irait à l'hôpital avant de faire sa crise.... Surtout que celle-là n'avait pas été petite, au contraire, cela faisait longtemps qu'il n'en avait pas fait une comme ça.... Habituellement il arrivait à se calmer ou il ne se blessait pas aussi gravement...
Il soupira à nouveau. Il était vraiment idiot. Mais maintenant, il ferait des efforts pour changer, et il essaierait de ne plus faire de crises. Peu à peu, grâce à Yû, il était sûr qu'elles disparaîtraient...

D'ailleurs cette dernière le fit sortir de ces songes. Elle avait repéré le téléphone et s'était pris les pieds dans son peignoir trop grand. Elle s'était finalement étalé de tout son long sur le sol. L'infirmier s'était levé d'un bond et voulut aller l'aider, mais la douleur de son coude se fit plus forte. Il gémit.
Yû revint finalement vers lui avec le téléphone. Elle lui tendit et lui dit d'appeler l'hôpital. Il sentait que sa voix tremblait de honte, de plus, des larmes vinrent se rajouter à ça. Qu'est-ce qu'elle avait?
Il prit donc le téléphone et regarda s'éloigner Yû, qui répétait le fait qu'elle n'était pas un bébé, jusqu'à ce qu'elle aille dans un coin et se recroqueville sur elle-même. Elle s'était mise à pleurer.

L'infirmier, l'objet dans les mains, resta planté durant quelques minutes, sans bouger et sans rien dire. Pourquoi donc se traitait-elle de bébé? Parce qu'elle était tombée? C'était n'importe quoi. Enfin, c'était son point de vue.
Il posa donc le téléphone sur le bureau et entendit un bruit étrange lorsque l'objet entra en contact avec la table. Il était cassé.... Quand il avait fait sa crise, la première, il avait balancé le téléphone par-terre et il s'était cassé... Il se passa la main derrière la tête. Il était pris dans un dilemme: fallait-il chercher le portable de la jeune fille, donc le seul moyen d'appeler l'ambulance, ou aller la réconforter? En fait, il n'y avait même pas à hésiter. L'ambulance, enfin son coude......pourrait attendre. Ce qui importait, c'était Yû.
Il se dirigea donc vers elle et s'accroupit. Il lui souriait.

"Pourquoi donc te traite-tu de la sorte Yû? Tu m'as dit tout à l'heure...que je ne devais pas me dénigrer. Mais n'est-ce pas ce que tu es en train de faire? Juste parce que tu as trébuchée...."

Il passa sa main droite sur le visage de la jeune fille, lui caressant la joue, pour qu'elle le regarde. Puis il continua:

"Tu sais...moi aussi je suis quelqu'un de très maladroit. La preuve: il n'y a pas un jour où je ne tombe pas dans les escaliers ou en trébuchant...et encore, des fois je ne sais même pas pourquoi je tombe...Ne te blâmes donc pas..Toi tu portes quelque chose de trop grand, tu as une excuse en quelques sortes...Et puis, chaque semaine je casse un verre ou deux en faisant la vaisselle......"

Il gardait toujours un sourire sur le visage. Ce qu'il lui racontait....c'était la stricte vérité. Il était sincère avec elle.

"Bon, il y a d'autres exemples, mais je ne vais peut-être pas tous te les énumerer, non? Ma fierté en dépend."

Il lui passa la main dans les cheveux, avant de lui essuyer ses larmes.Elle était....

"Tu es si belle Yû.... Je ne pense pas que tu sois un bébé....Car ton corps prouve le contraire..."

Il s'arrêta net. Que lui racontait-il? Il lui parlait de son corps, alors qu'elle lui parlait de son mental. Oui, elle lui disait qu'elle était un "bébé dans l'âme", pas dans "le corps".
Il retira sa main pour cacher son visage qui vira au rouge, tant il était embarrassé. Il allait se rattraper.

"Ecou...écoute...Y...Yû....ce...ce...ce n'est pas....ce que je...je voulais dire....enfin..;si...tu es...tu es...tu es belle...mais...enfin je...."

Et voilà qu'il bégayait. Il s'était de nouveau mis dans une situation honteuse et embarrassante. Maintenant elle allait le prendre pour un pervers...

Comment réagir face à ce genre de situation? La petite Yû se sentait tellement ridicule de pleurer pour un rien, juste parce qu'elle était tombée. Oui et alors ? En fait, c'était surtout la douleur qu'elle avait ressenti quand elle avait rencontré le sol, ça faisait tout de même mal, enfin beaucoup moins que lorsqu'on se prend une balle dans le corps. Heum.. La narratrice s'éloigne un peu, veuillez l'en excuser. Donc, la Shirasaki pleurait à chaudes larmes telle une enfant qui avait perdu sa poupée quelque part dans sa maison. Cette honte, elle la ressentait juste à l'instant, la tête dans ses genoux, ses longs cheveux bruns retombaient sur tout son corps, touchant alors le carrelage frais de la salle de l'infirmerie. Visage caché, de loin, on ne pouvait plus du tout reconnaître la collègienne de seize ans désormais.

Elle ne remarqua même pas la venue du mèdecin, elle croyait que ce dernier était en train de téléphoner à l'hôpital pour pouvoir être soigner juste après. D'ailleurs, s'il s'en allait là-bas, voudrait-il qu'elle vienne avec lui ? Bah. De toute façon si Nagoyaka ne voulait pas, Yû irait quand même. Elle venait juste d'y penser et avait juste le besoin de rester le plus longtemps possible avec lui. C'était vraiment ça le fait d'aimer et d'être amoureuse de quelqu'un ? Cette sensation, elle venait de la comprendre et de la ressentir encore une fois. Il suffisait juste de voir la réalité des choses. La présence de l'infirmier la fit tellement de bien, elle sentit alors la main de celui-ci passer sur son visage, elle leva son regard vers lui, les larmes coulant toujours sur ses joues. Cependant, elle esquissa un petit sourire, la preuve, elle venait de se calmer grâce au docteur, en effet, le voir enfin heureux pouvait la rendre joyeuse aussi. Il était très beau comme ça, cela avait chassé alors toutes les scènes qui venaient de se passer dans cette pièce, les deux crises. A force d'y penser, la Shirasaki en avait peur mais maintenant que tout revenait à la normal...

Elle écouta alors son ami raconter qu'elle n'était pas tellement maladroite que ça, que cette chute, elle ne devait pas en avoir honte car lui, était bien pire. Il tombait plusieurs fois, et dans les escaliers en plus, et pour finir, casser toujours quelque chose quand il faisait la vaisselle. Des exemples interessants en somme pour vouloir rassurer la petite collègienne qui pencha sa tête sur le côté pour essayer de comprendre où il voulait en venir exactement. Ce qui l'inquiéta le plus maintenant était le fait qu'il pouvait chuter dans les marches, était-il aussi maladroit que ça au point de se briser quelque chose ? Elle resta perplexe sous cette nouvelle, mais là n'était plus le moment de sombrer dans des questions.

- Que ... Quoi ?

Demanda t-elle subitement mais elle se tut rapidement pour fixer son interlocuteur. Elle se rendit compte que Nagoyaka parlait de tout ça avec un grand sérieux, son regard était fixe, il ne lâchait aucunes émotions, et semblait se concentrer. Après ce petit monologue, l'adolescente resta bouche bée puis baissa sa tête, regardant alors ses deux mains. Devait-elle rire devant lui ? Ce ne serait en aucun cas de la moquerie mais elle revoyait juste sa tête dans son esprit, elle laissa échapper alors un petit rire puis regardant le jeune homme, elle montra un grand sourire puis rit un bon coup. Après les larmes, la joie ? Interessant.

Quelle jolie sourire ?

Petit à petit, elle se détendit et approcha alors son visage du sien, pour ensuite lui déclarer.

- Pardon d'avoir ri, mais tu étais tellement amusant avec ton air très sérieux tout en racontant tout ça.

En même temps, elle passa sa main sur ses propres lèvres pour essayer d'enlever le sang, en effet, lorsque Nagoyaka l'avait embrassé, elle avait sentit ce goût particulier. Mais en tout cas, elle avait toujours son petit et doux sourire à la bouche. Elle s'apprêtait à saisir de ses mains le visage de son amoureux mais elle s'arrêta en plein milieu, une expression de surprise se dessina alors sur le sien. De quoi parlait-il avec son corps ? Etait-il pervers ? Cela ne lui ressemblait pas bien que tous les hommes avaient une part de ce petit défaut en eux. Il se sentit tellement gêné et rougit alors sur le coup. Ce qui fit encore plus rire la petite Shirasaki qui bougea négativement sa tête.

- Ne t'inquiète pas, j'ai compris.

Lui disait-elle pour en fait le rassurer à son tour. Et doucement, elle enleva la main de son interlocuteur de son propre visage puis alla alors dans ses bras évitant de toucher à son coude. Elle voulait juste être contre lui un petit instant, sentir son corps battre régulièrement.

- S'il te plaît, laisse-moi rester contre toi.

Et pour enchaîner, elle déclara avec un regard déterminé avec les joues gonflés.

- Si tu vas à l'hôpital, je viens avec toi, et si tu ne veux pas, ou si les gens ne veulent pas ... Je ... Je crierai.

Elle sait se faire convaincre ?

Nagoyaka se sentait tellement honteux....tellement embarrassé...Comment avait-il pû lui dire ça? Dire ça à une jeune fille, en plus...Surtout dans ce genre de situation..... Mais bon, apparemment elle ne semblait pas vexée, donc c'était l'essentiel... Elle avait compris ce qu'il avait voulu lui dire, donc elle ne le prenait pas pour un pervers... Tant mieux. En plus, il l'avait rire avant...avec ce qu'il avait dit. Pourtant, ça n'avait pas été son but premier. Mais bon, le résultat était le même: elle se sentait mieux.

"Je suis content que tu aille....!"

Il n'eût pas le temps de finir sa phrase qu'elle vint se mettre contre lui, en prenant garde à ne pas toucher son coude. Il aimait tellement la savoir contre elle.... Sa chaleur, son aura....C'était agréable, mais il y avait quelque chose d'autre... Oui, c'était..très étrange...Car quand elle était ainsi dans ses bras, il avait l'impression qu'il était quelqu'un de fort... Qu'avec elle, il était capable de tout... Même de surmonter sa tristesse. Car avec elle, il était heureux... Mais aussi, il était rassuré... Il était rassuré qu'elle soit là avec lui...Ils n'étaient plus seuls....Parce qu'ils étaient ensemble. Oui... C'était à peu près ça qu'il ressentait...
Elle voulait rester contre lui... Lui aussi voulait la garder contre lui. Car il y était si bien...

Yû disait, enfin, insistait sur le fait qu'elle l'accompagnerait à l'hôpital, qu'on le veuille ou non. Elle avait accompagné cela avec ses joues gonflées et un regard determiné. Elle...elle crierait? Cette fois, ce fût à l'infirmier de rire. Il ne pût s'en empêcher, parce qu'elle aussi était sérieuse mais disait des choses tellement drôles. Il riait donc aux éclats, brisant ainsi le silence de la pièce, une main sur sa bouche, comme pour s'arrêter. Puis finalement il eût un blanc et se mit à rougir.

"Désolé, je ne voulais pas rire comme ça......!"

Il était maintenant plongé dans ses pensées. Jamais il n'avait ri. Jamais. Pas une seule fois. Il venait donc de rire pour la première fois....pourtant, cela n'avait pas été si dr^le que ça, en y repensant... Mais malgré cela, qu'importe la raison de ce rire, il avait trouvé cela agréable... Et c'était encore grâce à Yû.

Il esquissa donc un sourire, effaçant ainsi son regard vague et perdu qu'il avait eu juste avant. Il prit le visage de Yû dans sa main et lui dit, d'un ton calme et vaincu:

"Eh bien, soit. Si tu utilise cet argument, je n'ai pas d'autres choix que d'accepter!"

Il avait un air amusé. Elle était tellement adorable. Mais têtue aussi.

Il resta contre elle pendant encore quelques minutes, puis à contre-coeur il se leva pour aller chercher le portable de la jeune fille qui se trouvait dans la pièce d'à côté.

"Je suis désolé, je dois appeler..."

Il resta debout, le portable en main, dans la pièce où les patients se reposaient habituellement, sans rien dire, sans bouger, pendant quelques minutes, ou peut-être quelques secondes. Il ressentait un tel bonheur. Il était enfin aimé... Il versa quelques larmes et finalement sourit. Il retourna dans le bureau où il revint vers Yû, qu'il prit dans ses bras. Il composa le numéro et appela l'ambulance. Il leur dit que son coude étai brisé, et leur donna l'adresse. De l'autre côté du téléphone on était étonné et stressé du fait qu'il soit aussi calme et détendu avec une blessure pareille. Donc on lui donnait des conseils en attendant leur arrivée.

"Oui....mon coude...oui... Je vous attends...d'accord....Ecoutez...oui...Je suis médecin, donc je connais les premiers soins...Je sais..."

Il raccrocha en soupirant.

"Ils sont gonflants....."

Il se tourna vers Yû, et son visage se détendit. Elle était la seule à pouvoir le calmer...Elle était sa Lumière....

C'était bien de l'amour qu'elle ressentait juste à cet instant, ce sentiment si beau qui était dédié à Nagoyaka. Cet homme qui l'avait sauvé de cette chambre noire, de cette pièce froide où l'air qui y régnait était tellement étouffante, cette clé, cette plume, ce n'était que lui et rien que lui. Il était blessé au coude, c'était triste à voir et pourtant, la douce chaleur qu'ils émanaient tous les deux était si agréable. Yû était toujours contre l'infirmier, voulant être en sécurité, à ses côtés, pour toujours et ensemble, surtout. Un petit sourire se dessina sur ses fines lèvres, les yeux étaient fermés et pourtant, elle pouvait entendre le rire de son interlocuteur, il riait enfin, c'était tellement joyeux de le savoir heureux bien que la situation semblait être grave à cause de sa blessure. Il fallait positiver maintenant, et espèrer que tout redevienne comme avant.

La Shirasaki leva sa tête vers le jeune homme, d'ailleurs, celui-ci prit le visage de son amoureuses avec ses deux mains. Elle se laissa faire, ses longs cheveux retombant alors tout le long de son corps, elle avait un regard tendre pour Nagoyaka et posa ses deux membres sur le torse de celui-ci, il était d'accord pour qu'elle puisse l'accompagner à l'hôpital. Elle ne fit qu'hôcher la tête mais cette douce étreinte se termina alors pour laisser place au docteur pour qu'il puisse appeler les urgences à l'aide du portable de l'adolescente.

Elle resta néanmoins silencieuse et accroupie au sol, elle ne daigna se lever doucement tout en epoustant son peignoire, d'ailleurs, il fallait peut-être qu'elle récupère sa robe car accompagner son amoureux dans ce genre de tenue, c'était mal vu et peut-être pourrait-on déjà voir qu'ils entamaient une relation alors que c'était interdit dans cet établissement. Après que l'appel soit terminé, le mèdecin se tourna vers elle, léger sourire et pourtant rempli de gaieté, déclarant que l'hôpital était quelque peu embêtant. Yû piqua un petit rire et ne répondit rien, elle s'approcha juste de l'homme.

- Allez, ne t'inquiète pas, ça va bien se passer après.

Elle parlait comme si ce dernier avait une peur bleue de s'y rendre alors que ce n'était pas le cas. Elle agita alors sa main pour enchaîner.

- Ah oui, il faudrait que je me change. Je ne peux pas t'accompagner en peignoire.

Disait-elle en tirant la langue, avec un air amusé.