Nice to meet you colleague [PV Nevaeh & Mikaru]

Ah, que c'était drôle ! Le type aux cheveux argentés semblait bien fulminer intérieurement, Nev' savait voir ce genre de chose. Alors que ces donzelles ne pouvait voir qu'un masque quasi-serein sur son visage. Au vu de son apparence, il était assez clair que ce gars était sûr de lui, et qui en jouait sérieusement. Et pourtant, oui, il était tellement énervé qu'il avait insulté sa pauvre technique de drague. Ouais, bon, chacun a sa technique propre, mais que voulez-vous, on déteste les autres ou on ne les déteste pas ! Et là, c'était le drame. Le type en question lui envoya une phrase en pleine face qui aurait presque fait le bruit du tonnerre. KABOOM. Si Nevaeh avait été quelqu'un qui s'écrasait facilement devant les autres, peut-être aurait-il été déstabilisé. Peut-être qu'il aurait même pleuré, qui sait ? Mais pas question. Nev' siffla plutôt entre ses dents d'un air amusé. Ah ça oui, il avait jeté la première pierre. Mais l'autre avait bel et bien accepté de jouer avec lui, de toute évidence ! Il esquissa un sourire ravi, s'accoudant sur sa table, fixant l'autre qui se trouvait peut être à deux, trois mètres de lui. La musique ambiante et les blabla incessants ne semblaient pas le gêner outre-mesure. Il pencha la tête sur le côté, fermant les yeux, ne relâchant pas son sourire.

« Bien sûr que non. Celle-ci est tombée au mauvais endroit au mauvais moment. Il vous faudra trouver une autre proie, je pense que celle-ci est traumatisée, et bonne pour suivre des soins intensifs à l'asile le plus proche ! »

Il pouffa, se murmurant deux trois trucs en anglais incompréhensibles pour l'inconnu de là où il se trouvait, puis reporta son attention sur lui.

« Mais ne vous inquiétez pas. Vu la taille de ce 'Stupid Bar', il devrait y avoir une magnifique floppée de jeunes proies pour vous, qui semblez aimer leurs rondeurs. »

Et hop, hop ! Un petit jeu de mot sur le nom un peu stupide du bar ! Nev' avait beau faire de jolies formulations à ce moment-là, ça ne l'empêchait pas de faire de misérables boutades ! A ces mots, une autre serveuse, qui semblait avoir pris le relai et donc ne pas connaître les circonstances, arriva et lui apporta et une Panna-Cotta, et un framboisier. Nevaeh était aux anges, elle avait vraiment marché pieds joints dans son piège, cette abrutie. Alors il était temps de montrer ce qu'il savait faire, en vrai, à ce critique inné. Il se redressa doucement et lui fit signe de se baisser, pour lui susurrer quelques mots à l'oreille, qui eurent pour effet de la rendre écarlate. Il eut même un petit sourire et un remerciement quasi inaudible. Il lui rendit son sourire et fixa le Japonais aux cheveux pas très noirs et l'indiqua à la serveuse.

« Je pense qu'il aimerait commander, mademoiselle ♥ Au fait, Boy, z'attendez pour un rancard ? Un type de votre envergure, tout seul... Ou c'est pour un rancard, ou c'est pour partir à la chasse, pas vrai ? »

Il pencha la tête et lui fit signe de s'approcher, peut-être même de s'asseoir à sa table, tiens. Mais non ils ne passeraient pas pour deux gays...

« Ça se lit sur vot' visage, de toute façon. Appelez-moi Nev'. Si vous vous posez la question, j'suis prof d'anglais à Shimizu. »

Nevaeh appuya ses coudes, l'air pensif sur la table. Il buvait ses paroles. La cuillère bien coincée entre ses lèvres, il devait ressembler à un petit garçon qui écoutait les histoires de guerre de son grand-père. Jouerait-il ce rôle jusqu'au bout en trépignant encore plus et en le couvrant toujours plus de questions ? Et après, et après, papi ? Que se passe-t-il ? Il esquissa un sourire un peu trop grand à cette idée. Il se demandait s'il avait été comme ça un jour. Il ne s'en souvenait plus. Quand sa mère lui avait raconté l'histoire de sa naissance, ce n'était même pas à sa demande. Lui, il s'en calait de ne pas avoir de père. Finalement ça ne l'avait pas tant étonné que ça de savoir que ce n'était qu'un pauvre baiseur. Et puis sa mère non plus, hein. Bref il était bien conscient qu'il était prédestiné et que de toute manière il n'avait pas eu une enfance "normale" à proprement parler. Il hocha la tête à la vue du regard de Mikaru. Bien sûr qu'il voyait de quelles joies il parlait. Forcément.

Il se retint violemment de trépigner, la bouche en cœur, lorsque l'autre parla du Moulin Rouge. Oh, il aimerait tant y aller ! Il croisait même les doigts pour que ce prof de français organise un voyage initiatique à Paris. Il s'incrusterait dans la troupe, faisant croire qu'il surveillerait les mômes alors qu'il se ferait plutôt une virée dans les quartiers des plaisirs. Et surtout le Moulin Rouge. Ça ferait cher le voyage, mais après tout, pourquoi pas ? On était nympho' ou on ne l'était pas. Autant se complaire dans ce qu'on fait le mieux, au moins ce n'est pas fatiguant. Il avait enlevé sa cuillère de sa bouche et trifouillait à son framboisier avec d'un air hagard. Il ricana même étonnamment fort lorsque Mikaru évoqua sa soixantaine de conquête. Au moins. Il adorait qu'on lui crache ce genre de chiffres à la gueule. C'était tellement intéressant.

« Une chacun ? Je songeais juste à m'amuser un peu avec, voilà tout. La notion de pédophilie existe ici aussi dans votre pays. C'est pas très folichon d'élaborer notre plan dans un lieu aussi prisé que celui-ci, nous pourrions vite nous faire démasquer. Surtout avec nos têtes respectives. »

Il n'aurait en effet pas été difficile de retrouver un métisse aux longs cheveux rouges et un pète-cul nippon aux cheveux décolorés. Ils faisaient méchamment la paire. Mais leurs esprits communiaient à peu près, de toute façon. La serveuse s'approcha et Nev' lui décocha un de ces sourires dont il avait le secret, montrant discrètement du doigt les jeunes filles attablées plus loin.

« Offrez-leur donc une de vos meilleures bières. Dites que c'est de la part d'admirateurs secrets. Mais ne dévoilez pas notre identité, s'il vous plaît ! »

Elle acquiesça et partit rapidement exécuter ce qu'il lui avait demandé, l'homme reportant son regard sur Mikaru, se décidant à avancer la dégustation de son framboisier.

« Ainsi, ça sera plus amusant, de nous la jouer cool, n'est-ce pas ? Au sujet de Londres, hmm... »

Il fit une pause de quelques instants et reprit lentement, n'ayant d'yeux que pour son dessert :

« Londres est une ville grise à cause de la pollution, dit-on. Mais c'n'est pas pire que Tôkyô. Il pleut souvent, mais ça n'enlève rien à son charme. J'aime beaucoup ma ville natale. Quant aux charmes vicieux, mon ami, ils ne crèvent pas les yeux. Oh, pour sûr, j'aimerais tant que les anglais aient inventé le bondage comme vous, les japonais, mais malheureusement ce n'est pas le cas. Au lieu de ça, nous avons plutôt un énorme melting-pot de toute les cultures sexuelles du monde entier. C'est assez amusant de voir comment les calqueurs s'en sortent. Plutôt pas mal. Dans mon cas, j'veux dire. »

Nevaeh lui lança un regard amusé et partiellement admiratif - au sujet du bondage -, agitant doucement le pied au rythme de la musique d'ambiance du bar. Oh, il ne la connaissait pas, mais il intégrait très vite le ton des instruments. Puis il se tourna discrètement pour regarder les deux proies qui sirotaient déjà leurs bières, tranquillement. Il esquissa un sourire sournois avant de fixer Mikaru, un sourcil relevé.

Oh, et puis, pourquoi ne pas demander à boire ? Il fallait qu'il s'occupe en attendant le bon moment pour attaquer ces petites pucelles. Il rappela une énième fois la serveuse, qui devait en avoir marre si ce n'était pour regarder le visage magnifique de Nevaeh, et lui demanda deux verres de leur meilleur sake. Bon, ça devait sans doute manquer d'originalité, Japon égal sake, mais Nev' adorait ce doux breuvage. Et puis il pouvait bien trouver un sake japonais qui allait au-delà de 14.5%, hein, tout n'était qu'une question de chance. Il pouffa aux remarque de Mikaru. 'Fallait croire que chacun avait encore à apprendre à sa façon. Le métisse avait beau se dire qu'il était so perfect, il reconnaissait qu'il y avait certaines choses qui étaient encore obscures pour lui. Mais il se ferait certes une joie de les découvrir, pas vrai ? Rien qu'avec Sachiko-Sama, il était sûr qu'il en verrait de toutes les couleurs. Des préliminaires, avec elle, en l'occurrence. Et lui changeait la donne en lui apprenant de l'acte en lui-même. Il s'amusait beaucoup ici, il fallait le dire.

« Vous avez raison, c'carrément abrupt d'oser nous qualifier de pédophiles. On ne l'est pas quand l'autre est consentant, pas vrai ? »

A peine eut-il finit cette phrase que le sake fit son entrée majestueuse. Et Nev' bousilla cette Majesté en la buvant d'un trait, d'un seul. Il appréciait tout particulièrement ce breuvage peu fort et tendrement fruité qui glissait le long de son œsophage. Il regarda Mikaru d'un air satisfait, genre comme si c'était lui le goûteur et qu'il lui donnait le feu vert pour boire ça. No poison, guy ! Ridicule. Cette fois il était prêt. Son amour propre qui le taraudait depuis des années le lui criait, à présent. Retourne-donc-jouir-des-autres. C'était son crédo. Il n'attendit même pas l'autre et se leva, passant une mèche de cheveux rouges derrière son oreille d'un air assuré, et s'avança doucement vers les petites proies. Après tout, il n'avait jamais attaqué avec quelqu'un d'autre. Il avait déjà eu l'occase d'aller voir plusieurs donzelles tout seul, mais jamais épaulé d'un prof de français décoloré à Shimizu qui avait vu le Moulin Rouge, quiplusest. Le pas flottant, presque pas menaçant, Nev' arriva au niveau de la table des deux jeunes filles et y posa calmement sa main, arborant son sourire sûr de lui. Certain, même. On aurait dit deux jeunes fleurs rougissantes. L'une parlait avant qu'il n'arrive de son ex petit-ami. Il rebondit là-dessus sans ménagement.

« Et ce goujat vous a abandonnée, vous, qui vous apparentez à une jolie violette ? Pardonnez-moi d'écouter vos conversations, ce n'était pas là mon but. » Il s'inclina. « J'étais simplement venu vous demander si les breuvages peu amers vous plaisaient. Vous aviez l'air assoiffées, il est vrai qu'il fait pour le moins sec aujourd'hui. Oh, et... » Il lança cette fois un regard à la deuxième et pouffa doucement. « Voilà un bien joli visage. Je vous envie... »

Et discrètement, avec sa main qui glissa dans son propre dos, il fit signe à sa rencontre du jour de se joindre à eux, parce qu'après tout, ça serait beaucoup plus drôle, en fin de compte. Nev' voulait bien essayer ce genre de technique qu'il qualifiait auparavant de barbare. Attaquer en groupe. Bah, au moins, ils n'étaient pas à deux sur une seule proie. Il se délectait de la vue de ces jeunes filles qui semblaient fondre comme de la glace au soleil. Au moins, il était sûr qu'il n'avait pas perdu de son charisme. De suite, il prit une chaise de la table voisine et s'installa aux côtés de celle qu'il avait comparée à une violette. Il ne prit pas de pincettes, et aussitôt il fourra son visage dans son cou, et remonta ses lèvres à son oreille pour y susurrer doucement quelques avances pour le moins osées, agrémentées de quelques mots anglais.

« Do you want to know who I am ? You'll be very surprised. »

Et les plis de son kimono froissaient lorsqu'il bougeait ses bras. La violette devint pivoine. Et le dragon rouge se mit à sourire lentement. Si les jeunes d'aujourd'hui disent que le physique n'a pas d'importance, alors c'est là que Nevaeh n'est pas d'accord. Il avait toujours joui de son physique, et tout portait à croire que ça marchait encore ici, au Japon, dans un bar paumé de Nagoya, sur une jeune lycéenne ou au moins étudiante. Les japonais avaient toujours fait plus jeune de toute façon. C'était partiellement le cas pour lui aussi, remarque.

Il lança un regard à Mikaru agrémenté d'un sourire satisfait. Le genre de regard qui voulait absolument tout dire. Mais comme Nev' était une grande gueule, il ne se privait absolument pas de parler de leur plan devant lesdites proies.

« Je m'amuse comme un petit fou. Qu'en est-il pour vous ? Ne sont-elles pas mignonnes quand leurs joues se teintent de la sorte ? »