Un retour innatendu (pv ukaka)

Chizuka sortait d'un taxi, ses cheveux étant toujours aussi long, peut-être un peu plus avec le temps, mais toujours aussi doux et rose.
Une coloration ? Sûrement oui...
Son regardait se perdait à présent sur l'entrée de ce lycée, un regard nostalgique qui rendait sa posture fragile.

" Ai-je vraiment raison de venir ici ? Après tous c'est ce lycée qui m'a éloigné de ma soeur "

Avec une certaine appréhention, elle foula l'entrée sans rencontrée ni d'adultes ni d'élèves. Peut-être avait-elle d'ailleurs été virée de son post, après tout, elle était partit sans prévenir.
La jeune femme alla s'asseoir sur un banc sur un banc, laissant la petite brise jouer avec quelques mèches rebelles, pour une fois, une rare fois, elle avait nouer ses cheveux, bien que cette coiffure ne paraissait pas stricte. Cela lui conférait tout de même un air solitaire, un petit oiseaux perdu dans cette jingle.
Il était fort problable que quelques personnes la reconnaitrait de vue, mais peu probable qu'on la reconnaisse point de vue caractère. Ses yeux pétillaient toujours autant, mais quelque chose s'y était éteint au fond. Ce petit sourire en coin toujours sur le bord des les lèvres avait disparu.
Pourquoi était-elle donc revenu... Pourquoi...

Une image furtive passa devant son regard. Elle était sur le point de savoir de quoi il s'agissait, ou plutôt de qui lorsque le masque du temps s'affaisa de nouveau. Qui était-ce ? Ces long cheveux noir et ce regard si...
Hikari n'arrivait pas à se rappeller de ce qu'elle venait de voir. Etait-ce seulement à cause de ça ? De cet accident ?
Elle s'était un jour réveillé dans un lit d'hopital, elle n'avait plus de volonté si ce n'était partir ailleurs, dans un monde meilleur sûrement, si cela existait.
Quelqu'un lui a rapporté qu'elle avait sauté au devant d'un petit enfant qui allait se faire écraser, sûrement l'avait-elle fait en pensant à sa soeur. Elle s'était faite percutée par un chauffard, ils n'ont pas retrouvé sa trace, et elle, elle était inconciente sur le bord de la chaussée, le petit entre les bras pour le protéger du choc. Un instinct maternelle ?

Depuis cet accident, elle avait parfois du mal à se souvenir de certains éléments passé, elle avait souvent de ces flashs, des souvenirs enfouis qui ne réapparaissaient que très brèvement. Et voilà que sur ce banc, elle venait d'en faire un autre en regardant le soleil disparaître à l'horizon.

Hikari regardait le jeune homme, il était séduisant, mais elle savait que ce n'était pas le moment pour avoir de telles pensées. Qui était-il ? Voilà ce qu'elle voulait savoir ? Comment il avait appris son prénom, et pourquoi se permettait-il cette familiarité ?
Pourtant, cette voix... Hikari ferma les yeux pour se concentrer, mais cette même image qu'elle avait entre-aperçu est la seule chose qui ressurgit, ni de nom, ni de moments précis passés avec cet homme qui semblait la connaitre, rien. Absolument rien.

La jeune femme vit le visage de cet homme se contracter, pourquoi ? La question l'avait peut-être blessé ? Etait-elle quelqu'un de spécial pour lui ? Une amie ? une grande amie ? Ou... Une petite amie ? La réponse à cette dernière question était probablement négative, jamais elle ne sortirait avec un homme qui était aussi séduisant, c'était trop dangereux pour sa santé morale.

Son trouble était déjà bien trop grand, le fait de se retrouver seule, sa soeur, la seule personne dont elle se souvenait n'était pas venue à l'hopital... Même pas pour prendre de ses nouvelles. Les medecins avaient assuré l'avoir contacté, pourtant.

« C’est moi... Uka ! Tu ne te souviens réellement pas de moi ?! »

Le ton de sa question la poignarda sans qu'elle puisse comprendre pourquoi. Elle rouvrit les yeux et dévisagea cette homme qui s'appelait Uka, Uka, c'est tout ? Il n'a pas de nom ?
Pourquoi il semblait si énervé, et si familier. Elle ne comprenait pas et cela la rendait mal à l'aise, plus que mal à l'aise. De sa main droite elle sera le tissu de son vêtement, là où la sensation était la plus douloureuse. Son coeur.
Elle entrouvrit les lèvres pour parler, mais rien ne franchi de sa bouche. Ces lèvres qui avant avaient frolés et embrassé celles de cet homme, et elle ne s'en souvenait plus. Rien. Nada...
Qu'est-ce qu'elle a dit ou fait pour qu'il s'énerve autant, elle n'avait rien demandé, absolument rien, elle était juste venu là, guider par un chemin qu'elle semblait connaître par coeur mais sans raison, elle savait qu'elle avait travaillé ici, le médecin avait fini par le lui dire, mais elle n'arrivait pas à s'y faire. Pourquoi ?
Comme si une pièce manquait au puzzle. Le regard perdu de Chizuka croisa quelques secondes les yeux d'Uka, suffisamment pour ressentir de nouveau cette pointe vive et désagréable. Elle voulu se lever, mais elle fut prise d'un vertige, rien de méchant, mais un vertige tout de même alors elle resta assise, clouée sous le regard trop pénétrant de cet homme, ce séduisant homme à la chevelure d'un brun très commun mais qui avait l'air si douce.

Chizuka regarda sur le côté en direction d'un lac, il était si beau, si paisible, pourquoi n'était-elle pas là-bas, elle aurait pu s'allonger sur l'herbe et regarder le ciel s'assombrir au mesure que la nuit tombait. Elle aurait regarder le coucher de soleil, ce même couché de soleil qu'elle avait vu avec cet homme dont seul une image persistait. Mais que lui dire, que lui expliquer, elle avait envie de fruir et de se conforter dans son ignorance.

" je... je suis désolée, je... je ne me souviens pas."

Elle avait la nette impression que ces mots allaient le blesser, mais que dire d'autre si ce n'est la vérité. Elle n'était qu'un instrument au grés du temps, rien de plus qu'un simple jouet entre les mains du destin. Elle était devenue amnésique et ce problème arriverait probablement encore, peut-être même au coin d'une rue...
Les yeux de Chizuka se fit un peu humides, suffisament pour voir que cela l'atteignait, qu'elle n'était pas une statue de marbre qui n'avait aucun sentiment. Elle avait peur, et elle avait mal au coeur pour une raison qu'elle ignorait, elle voulait quelqu'un, quelqu'un qui serait là pour la réconforter, pour prendre soin d'elle, elle en avait tant besoin, mais cet homme ne le ferait probablement pas, qui prendrait soin d'une amnésique dans son genre, une jeune femme perdue et sans repère dans une ville qui pourtant était la sienne. Limite si elle n'avait pas sa place dans un asile...

" Excusez-moi je... je dois..."

Une larme roula sur la joue d'Hikari et elle en fut la première surprise, pourquoi pleurait-elle, avait-elle une raison pour cela ? Se souvenait-elle suffisamment de cet homme pour pouvoir ainsi pleurer d'impuissance face à se visage crispé par la colère ?

Chizuka n'aimait pas pleurer devant des gens qu'elle ne connaissait pas, ou peu. Et à présent c'était le cas, peut-être que ça ne l'était pas avant, peut-être savait-il tout de sa vie avant cet accident ?
D'un geste brusque elle essuya ses larmes se contentant de regarder par terre, s'il y avait bien une chose qu'elle n'aimait pas c'était ces moments ambigues. Le silence gêné...

Elle ne savait pas quoi penser, elle était venue dans le lycée pour voir à quoi ressemblait son lieu de travail, là où elle avait travaillé... Elle n'était venu que pour ça.

" En es-tu vraiment sure ? "

Sûrement... Mais le médecin l'énervait à vouloir toujours cachés son passé, il n'y en avait pourtant pas de raison, si ?
Il lui donnait l'impression que cet accident était une providence. Elle aurait préféré mourir en sauvant ce garçon, au moins elle n'aurait pas la vie compliquée d'une amnésique...
Chizuka secoua légèrement la tête pour faire sortir ces pensées de l'esprit, c'était n'importe quoi.

L'homme parla à nouveau, il avait toujours l'air énervé, mais il y avait autre chose dans sa voix, elle le regarda et le vit partir à reculons. Qu'est-ce qu'elle devait faire ? Il avait l'air tellement déçu et... Triste ?
Un maigre sourire se dessina sur ses lèvres, ce sourire s'adressait à elle, Hikari ne pensait pas qu'une personne serait triste pour elle, appart sa soeur peut-être mais elle ne l'avait pas vu depuis un temps ça soeur, à vrai dire depuis qu'elle était amnésique elle ne l'avait pas vu. Juste des photos et quelques souvenirs. Que quelques souvenirs pour toute une vie. 23 ans ce n'est pas rien...

Chizuka regardait les pieds de l'homme allez toujours plus loins, pourquoi marchait-il comme ça s'il voulait s'en aller ? Et si doucement...
Et elle, elle ne savait pas si elle voulait savoir, apprendre quelques lambeaux de sa vie, une vie qu'elle avait durant un temps passée ici.

"a... attendez" dit-elle doucement dans ses genoux repliés sous elle.

" Attendez ! "

Que faisait-elle à présent ? Pourquoi lui demandait-elle d'attendre ?
Hikari se leva, on pouvait voir qu'elle avait maigri, elle avait un aspect fragile, beaucoup plus qu'avant.

" Qui... Qui avez-vous été pour moi ? je... Je veux comprendre "

Voilà c'était dit, et elle ne pouvait plus revenir en arrière.

Uka hésitait légèrement malgré tout. Peut être que cela ne les avancerait à rien. Peut être que cela sèmerait la pagaille dans la tête de la jeune femme. Peut être qu’elle aurait préféré ne jamais se souvenir de certain souvenir Il voulait réellement aider Hikari, mais si il échouait, si la jeune femme ne parvenait pas à se remémorer les bons moments du passé, il s’en voudrait énormément. Il culpabiliserait sûrement. Et s’il se mettait à culpabiliser, alors on ne s’en sortirait pas. Uka qui culpabilise c’est pire qu’une femme enceinte qui est malade. Pire que la bombe d’Hiroshima. Pire que deux meilleures amies qui se déchirent à la haine. Ce serait comme la fin du monde. En pire, évidemment.
Il prit son courage à deux mains.

« Je crois que le parc serait bien pour commencer. »

Le parc... Ils s’étaient vus en dehors du lycée pour la première fois là bas. Le parc est un endroit très beau, et parfait pour une rencontre. Un grand espace vert, peuplé d’arbres fleuris et d’un immense lac reflétant l’image de chaque personne qui passait devant.
Ils s’étaient assis devant ce lac et avaient parlé, avant de partir se perdre dans les ruelles de Nagoya.

Uka sourit à Hikari et avança vers la sortie de l’établissement. Il arrêta son pas et se tourna vers la jeune femme. Il lui tendit timidement sa main.
La prendrait-elle ?


[HRP : désolé pour tout ce retard.]