Par un beau matin [libre]

Il faisait nuit noir. Rien ne coupait l'obscurité de cette nuit, ni même les étoiles et encore moins la lune ne voulait encourager leur douce lumière à éclairer ne serait-ce le haut des arbres ou de percer les nuages les voilant. Une telle nuit faisant penser à de nombreux mystères, des comptes ou encore des légendes. Mais en cette nuit de printemps, rien de cela ne se passera dans cette villa qui surplombe une ville audessus sa colline. Bien que de choses plutôt louches si déroules, ce soir ce ne serait pas le cas. Il n'y aurait aucune personnes supplémentaire à surveiller l'enceinte de cette demeure, ni de cris de douleur ou d'effroi. Rien de cela.

Dans l'une des chambres de cette maison, un homme habillé de noir entre dans une chambre. Est-ce sa chambre ? Loin de là. Il s'agit de la chambre d'une fille, bien que la décoration ne le montre pas. A vrai dire, il n'y a rien accroché au mur, excepté un tableau sur le quel on peut épingler de nombreuses choses. Mais ce dernier se trouve vide, les punaises rangées soigneusement dans le coin droit.
La propriétaire de ce lieu se trouve sous les draps. Allongée en chien de fusil, côté gauche contre le matelas, une grosse mèche de cheveux brun cachant la moitié de son visage. Elle a l'air de dormir paisiblement mais est-ce vraiment le cas ?

L'homme en noir s'avance d'un pas silencieux et avant qu'il ne touche l'épaule de la jeune fille, celle-ci ouvre les yeux.

"- Je suis déjà réveillée.
-Bien, je vous attends alors dans la voiture. Vos affaires se trouvent déjà dans le coffre, indiqua l'homme avant de sortir de la chambre, laissant ainsi la demoiselle se préparer."

Elle ne prit guerre de temps à faire voler la couverture qui la recouvre et ne tarde pas à se vêtir d'autre chose que de son pyjama trop grand. Elle ouvre son armoire démunie d'une grande partie de son contenu. Elle attrape un débardeur, un pull ainsi qu'un short et une paire jambière, tous de couloir noir. Une fois plus présentable, on peut remarquer qu’elle flotte dans son pull qui ne montre que le bas de son short. Elle se tourne ensuite vers une petite coiffeuse. Là, elle attrape une brosse et démêle sa chevelure.
Elle ne prend pas la peine de jeter un dernier coup d’œil à cette chambre dont elle ne verra plus pendant certainement un bon moment. De toute façon, elle n’a aucun souvenir dans cette chambre, ou même dans cette villa. Seul des cauchemars vivent ici. Ce n’est donc sans regret que la demoiselle monte dans le véhicule, l’attendant devant le seuil de la porte d’entrée. Pas un seul au revoir de la part de cette personne qu’elle appelle père, bien qu’il ne l’ait jamais été.

Un long voyage en voiture. Heureusement que les sièges sont confortables. Pour seul distraction, la radio qui passe toujours les mêmes chansons en boucle. De en temps, l’homme indiqua quelques précisions à la jeune femme qui se contentait juste de regarder les réverbères défiler le long de la route, l’éclairant une fois sur deux de leur lumière. Ecoute-t-elle ce qu’on lui disait ? Et bien oui, même si elle ne le montre pas toujours, elle écoute toujours tous, bien qu’elle n’applique pas toujours ce qu’on lui dit. Et oui, malgré qu’elle est surnommée le pantin, elle reste encore maître de ses actes.

L’aurore et ses magnifiques couleurs font enfin leur apparition. Ils ne sont plus très loin du point d’arrivé. La jeune femme n’a rien dit du trajet, ce contentant juste de s’ennuyer. Puis la voiture s’arrêta devant un portail. L’homme sort du véhicule suivit de près par la jeune fille. Le vent est frais et il s’engouffre dans le haut trop grand de la demoiselle, ainsi que dans sa chevelure, flottant ainsi dans les airs, dévoilant par la même occasion son œil droit qui se trouvait auparavant caché par une mèche de cheveux. Il est différent du gauche, il est marron contrairement à l'autre qui est bleu.
L’homme dépose un sac de sport, une valise ainsi qu’une grande sacoche contenant un ordinateur portable aux pieds de la jeune fille qui ne tarde pas à prendre tout d’abord la machine sur son épaule et sa valise à roulette sur la quelle elle déposa son sac de sport.

- N’oubliez pas que vous devez impliquer le moins de personnes possible.
- Oui, je sais. Sur ce, à bientôt Mr Nibohu."

Sur ces mots, elle fit volte face, franchit le portail et commença à se diriger vers les portes de cet établissement qu’elle allait maintenant fréquenter.
Le bruit du moteur de la voiture qui s’éloigne. Elle s’arrête, regardant derrière elle, cette grille.

" Est-ce donc cela la liberté ? Se retrouver à nouveau derrière une barrière ? "