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 Il y a des jours avec et puis...[LIBRE]

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MessageSujet: Il y a des jours avec et puis...[LIBRE]   Il y a des jours avec et puis...[LIBRE] Icon_minitimeDim 16 Aoû - 19:26

La veille au soir, il y avait eu cet appel bizarre. Gabriel allumait une énième cigarette à l’autre, totalement pris dans le déchiffrement d’un ouvrage de littérature russe assez obscur, les lèvres pincées, les yeux à moitié clos sous les sourcils froncés. Il était sorti parce qu’il manquait d’air. Il était rentré parce que le vent tournait ses pages. Il était sorti à nouveau parce qu’un de ses colocataires, il n’avait pas bien remarqué lequel, était rentré dans la chambre. Gabriel était quelqu’un d’assez paradoxal, comme chacun sait. Quelqu’un qui était capable d’être parfaitement, totalement, entièrement futile mais avait parfois, aussi, il faut bien le reconnaitre, des éclairs de lucidité. Il prenait ses pinceaux, un des livres extraits de la bibliothèque colossale du manoir, sa guitare…Il prenait ses jambes à son cou, surtout, et fuyait toute compagnie. Là, dans la solitude la plus complète, il lui arrivait aussi d’être un être censé, profondément cultivé, curieux et à la sensibilité exacerbée.

C’est exaspérant, n’est-ce pas ? Oui, c’est ce que tout le monde avait toujours pensé : c’est exaspérant un gosse trop gâté, trop capricieux, trop imbu de lui-même, qui n’est meme pas capable d’être au moins stupide. Aucune pudeur. Alors, certes, Gabriel n’était pas totalement un imbécile, d’ailleurs, il avait été forcement aidé dans son acquisition de la culture générale par un milieu pas tout à fait défavorisé. Ceci dit, il aurait été plus qu’excessif de crier au génie à la vue du petit brun. Gabriel était perspicace, réfléchi, il comprenait vite et retenait bien. Et à vrai dire, il était difficile de lui retirer une certaine sensibilité artistique, ainsi qu’un certain talent pour la peinture. Contrairement à sa façon de jouer de la guitare, qui pâtissait beaucoup de son envie permanente de faire n’importe quoi, et qui oscillait entre l’académisme parfait, certes, mais un peu fade, et les improvisations mal contrôlées, les dessins du jeune anglais étaient toujours...Au moins conceptuels, disons.

Enfin passons, là, franchement, on s’égare. Oui, donc, Gabriel lisait une sorte d’Anna Karenine en beaucoup plus underground, bien sûr, parce que tout de meme hein, bon…Enfin bref, Gabriel luttait avec les mots de la traduction comme s’ils avaient été encore dans leur langue d’origine, lorsque son téléphone sonna. Comme il n’y avait d’ordinaire qu’une seule personne qui l’appelait au milieu de l’après-midi, que du reste il n’avait pas de nouvelle d’elle depuis plusieurs jours, il s’empressa de coincer son portable entre son cou et son épaule, et de demander d’une voix vague s’il « était mort ». Une voix masculine et qui visiblement ne goutait pas la plaisanterie lui répondit qu’ « il ne devrait pas espérer un si grand bonheur de si tôt. ». Visiblement le fait que ce « il » fasse référence au petit ami du moment de sa meilleure amie ne parut pas évident à l’homme à la voix doucereuse à l’autre bout du fil.

Le pavé de 800 pages tomba des mains du jeune homme, et il s’emmêla les bras en essayant de reprendre son telephone correctement. Aussitôt, sa voix avait prit un ton beaucoup plus haut, et il s’était d’ailleurs inconsciemment redressé. Gabriel était un sale gosse franchement insolent. Mais il venait de ce qu’on appelle une grande famille. Il avait appris à respecter les adultes, à respecter ses parents. Il ne lui en restait pas grand-chose. Juste cet espèce de mélange de peur et d’un immense mépris qu’il nourrissait à l’égard de son père qui, il faut bien le dire, n’avait franchement jamais été un modèle d’amour paternel. Gabriel pensait, comme la plupart des gens censés l’auraient sans doute fait si seulement ils étaient passés juste un peu sous la coque de petit dandy du jeune homme, il pensait qu’il valait mieux que son père. Il le craignait par habitude, par raison aussi, sans doute, tant la réputation de son père le précédait. Enfin, passons. S’ensuivit, donc, une conversation rapide, saccadée, bâtit essentiellement autour de la question « Où est donc passée la moitié de l’argent qui devrait dormir sur ton compte ?» Ce a quoi le charmant jeune homme répondit, en substance que « le prix des tueurs à gage avait augmenté ces temps ci, surement la crise ». La voix gronda qu’il n’avait certainement pas assez d’esprit pour vouloir faire des plaisanteries, du moins à des gens sobres. « How about Penelope ? –Penelope what ? –How much is she right now ? »Un silence lourd pesa sur les ondes entre le Japon et Londres. Les sales gosses n’aiment jamais leur belle mère n’est-ce pas ? Comment ca, tous n’insinuent pas qu’elles se vendent pour vivre ? Mais si, voyons, c’est très courant. Un claquement de langue se fit entendre à l’autre bout du fil. Une voix plus mielleuse encore qu’au départ jeta un « joyeux anniversaire » qui perça Gabriel au cœur, puis la ligne se coupa. Le clapet du portable du jeune homme claqua brutalement, un soupir lui échappa alors qu’il baissait la tête.

Gabriel ne se souvenait pas avoir un jour ressentit de l’amour pour son père. Ni pour sa mère, mais après tout, il pouvait difficilement se souvenir d’elle. Mais il y avait cette petite voix dans sa petite tête qui répétait « il ne devrait pas faire ca ». Non, son père n’aurait sans doute pas dû l’appeler uniquement lorsqu’il s’apercevait qu’il deviendrait bientôt difficile de prélever de l’argent sur le compte de son fils. Il n’aurait pas dû piocher dans la part qui lui revenait de droit. Il n’aurait pas dû lui souhaiter son anniversaire plus de deux mois après la date effective. Gabriel n’aurait pas dû gaspiller autant d’argent, meme s’il en avait à profusion. Il n’aurait pas dû afficher un mépris si évident pour son géniteur. Il n’aurait pas dû accorder si peu de considération à la femme qui vivait avec lui. Mais tout cela avait peu d’importance. Le combat de coqs qui s’opérait entre le jeune homme à peine adulte et son requin de papa n’avait pas lieu d’être. Pourtant, c’était là les seuls rapports qui les liaient encore.

Gabriel avait frappé du plat de la main plusieurs fois sur le bouquin resté dans l’herbe. Il avait fini sa cigarette. Il avait fredonné Happy birthday to you pendant au moins cinq minutes, avec l’air d’un malade profondément atteint, puis il s’était levé. Oui, bon, à vrai dire, il chantonnait encore et franchement, ca devenait bizarre, est-ce que quelqu’un pourrait…Non ? Personne ? Alright.

Et….Bienvenue ! Gabriel était quelqu’un d’instable. Très instable…Il ne fallait pas…Enfin il ne fallait pas le bousculer, quoi. Alors là, forcement, papa gâteau, c’était un peu trop, vous voyez.

« Bonjour, bonjour ! »

Lança-t-il à trois filles qui ricanèrent telles des poules mal réveillées lorsqu’il ouvrit la porte du hall, du bâtiment donc, d’un coup de pied retourné parfaitement maitrisé…Oui, bon, d’accord, en mettant un grand coup dedans à réveiller tous les morts de la crypte…Comment ? Ah, si, si, il y a une crypte, il n’y a que les élus qui peuvent la voir, voilà tout.

« Je ne fais que passer »

Hulula-t-il en sautillant à travers le hall. Il avait jeté son livre dehors, près de la grille, et se saisit d’une chaise qui trainait là, pour les nouveaux arrivants en attente de formulaire administratifs, sans doute.

« C’est mon anniversaire »

Fredonna-t-il. Les trois filles ricanèrent de plus belle, sans rien répondre, cependant…Visiblement, elles pouffaient d’abord, comprenaient ensuite…Lentement…Laàààà…Là ! C’est bon, lueur dans le fond de l’œil, elles avaient saisi. Enfin…Elles ne comprirent pas s’il était sérieux et, dans le doute, pouffèrent une nouvelle fois, pour la forme. Gabriel haussa les épaules, sautilla jusqu’au petit cercle, souffla très fort dans l’oreille d’une des charmantes canettes trop occupée à se tortiller de rire, elle sursauta, poussa un cri strident, mais c’était suffisant, ca suffisait du moins au bonheur de Gabriel, qui sautillait déjà vers la porte en trainant sa chaise dans un certain fracas, à l’attention des cadavres, encore une fois. Ne jamais oublier les disparus, très important. Devoir de mémoire tout ca…Bref.

Il était déjà sorti. Il posa la chaise contre le mur extérieur, puis farfouilla un moment dans la poche arrière de son jean un tout petit peu trop large peut-être. Un long couinement lui échappa alors qu’il tirait de ladite poche une boite de pastels. Oui, ca se perd facilement ces choses là, vous n’avez jamais vu Mary Poppins ? INCULTES. Ne nous énervons pas, il avait pris sa boite en rangeant…En déblayant plutôt ses affaires ce matin, presque instinctivement, par inadvertance. Mais elle allait connaitre son heure de gloire. Juché sur la chaise, et se dandinant un peu comme un canard fou, il se mit à dessiner frénétiquement des arabesques sur le mur en béton. Les pastels se cassaient, bien sûr, sur le mur bien trop dur, et sous sa trop forte poussée. Du coup, les couleurs s’enchainaient les unes les autres, sans logique, pour continuer le dessin géant qui, pour un expert, aurait effectivement été la reproduction du gribouillis qu’il avait gravé dans le cou. Et sur son étui à cigarette, lorsqu’il l’avait…Ce qui n’était pas le cas à présent, il est vrai. Bref, sa marque de fabrique.

En très grand, et parce qu’il dessinait très vite, il était plus facile de reconnaitre des lettres parmi les volutes….Lesquelles, c’aurait été trop dur à dire. Pour le reste… Lui seul aurait pu savoir qu’en plus de ces lettres, il y avait en fond la moitié du dessin des armoireries qui se trouvaient sur le fronton du manoir de la campagne de Londres dans lequel il avait vécu enfant, et qui n’était bien sûr pas celles de sa famille, tant il aurait paru incongru que sa famille fut apparentée à l’aristocratie anglaise. Pour le reste...Tout était un jour sorti de son imagination malade, c’était étrange alors, ca l’était après avoir été dessiné des milliers de fois, de la meme façon. Gabriel était quasi obsessionnel, avec ce symbole.

Mais tout ca n’avait pas d’importance…Le jeune homme était en train de dessiner sur le mur de façade, en laissant des morceaux de pastels brisés un peu partout, vacillant dangereusement sur sa chaise, le regard fou, et chantonnant toujours d’une voix sourde son « joyeux anniversaire »…Il y a des jours comme ca, il faudrait resté couché.
[Just to know: Le sujet est libre, tout le monde peut répondre s'il en a envie. Ceci dit, sachez qu'il n'y aura aucune réponse de ma part avant le 1er septembre. D'ailleurs s'il n'y en a pas d'ici là, je supprimerais sans doute, parce que bon... Enjoy.]
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MessageSujet: Re: Il y a des jours avec et puis...[LIBRE]   Il y a des jours avec et puis...[LIBRE] Icon_minitimeMar 18 Aoû - 16:38

/!\ Post Incomplet.
Je le terminerai plus tard, vu qu'apparemment j'ai encore du temps devant moi avant que tu ne répondes :]

Hatori, la tutrice légale d’Aika depuis sa toute petite enfance, la conduisit à l’aéroport toutes fenêtres ouvertes. La température à San Diego frôlait les trente degrés en cette fin d’Août et le ciel était d’un bleu éclatant. Le vent qui s’engouffrait à travers les fenêtres baissées de la berline noire qui appartenait aux Kuragari faisait voleter les cheveux de la jeune fille, qui ne cessait de les remettre en place, avec des gestes qui semblaient calculés au moindre mouvement près. Mais cela n’était pas anormal, puisqu’Aika Kuragari n’était pas n’importe qui. Aika Kuragari, malgré sa réputation de sale gosse de riche égoïste et égocentrique, n’était nullement tout ce que l’on pouvait raconter sur son compte. Aika Kuragari était une aristocrate des temps modernes. Une aristocrate avec tout ce qui allait évidemment avec, c'est-à-dire la prétention, les manières exagérées, et tout le reste. Seul point négatif à ce tableau presque parfait, le caractère de la jeune fille. Car en plus d’être totalement cinglée, dans le bon sens, comme dans le mauvais, c’était une véritable garce. Le genre de garce qui manipule, qui se sert des gens, qui leur fait miroiter des rêves pour ensuite voir leurs illusions s’effondrer. Oui, Aika était une illusionniste. Une illusionniste qui prenait plaisir à voir les gens souffrir, et même à les faire souffrir elle-même. Sadique vous dites ? Et c’est là que vous faites erreur, que vous tombez royalement dans le panneau. Ne vous a-t-on pas dit qu’Aika était une illusionniste ? Un magicien ne révèle jamais ses secrets. Il en était de même pour elle. Mais ne nous égarons pas dans les méandres de la personnalité de l’adolescente compliquée et perturbée qu’était Aika Kuragari, nous finirions par devenir fous, nous aussi.

En ce dernier jour de vacances d’été, elle portait une simple chemise en lin blanc, sans manches, aux boutonnières légèrement rehaussées de dentelle, ainsi qu’un jean slim trouée, et des talons hauts qui en aurait scandalisé plus d’un. Aika, malgré ses ascendances et sa fortune, n’était pas le genre de fille à porter des vêtements qui respiraient l’argent et le luxe à plein nez, même si, il fallait l’avouer, et c’était plutôt paradoxal, elle respirait elle-même l’argent et le luxe, même vêtue de la sorte. Oui, car Aika Kuragari, même vêtue des vêtements les plus banals, restait toujours resplendissante, éblouissante. Il était écrit sur son visage que c’était une parvenue. Et sa façon de se comporter ne laissait pas de place au doute. Aika Kuragari ne marchait pas comme le commun des mortels, non, elle se pavanait, et ce, avec tellement de grâce et d’élégance qu’on aurait plutôt dit qu’elle dansait. Sa démarche était tellement suave, tellement féline, tellement..parfaite, que c’en était outrageant. Evidemment, elle suscitait énormément de jalousie et de haine chez ses camarades féminines, ou alors, ces dernières faisaient tout pour lui ressembler, ou pour être dans ses petits papiers. Partout où elle passait, elle était soit vue comme une icône, un modèle, soit comme une fille superficielle, aguicheuse et de surcroît, détestable. Bien sûr, elle faisait d’importants ravages du côté de la gent masculine ; qui aurait pu résister à cette véritable princesse venue de Californie qui semblait tout droit sortie d’un film Hollywoodien ? Rares étaient ceux qui refusaient ses avances lorsqu’ils plongeaient dans son irrésistible regard azur. Un véritable dépaysement à elle toute seule. L’inconnu est toujours ce qu’il y a de plus attractif voyez vous.

Vous jasez déjà ? Cela n’est pas étonnant. Pas le moins du monde à vrai dire. Il était vrai qu’une Californienne, naturellement blonde aux yeux d’un bleu à vous décrocher la mâchoire, portant un prénom ainsi qu’un nom japonais, ce n’était pas ce qu’il y avait de plus commun, il fallait bien l’admettre. Mais voyez-vous, de nos jours on trouve toujours une explication rationnelle et scientifique à chaque fait. Prouvée ou pas, on trouve toujours. Et cette fois, concernant le cas de la jeune fille, il y en avait bel et bien une. Scientifique, peut être pas, mais on ne peut pas tout avoir vous savez. La simple et bonne raison pour laquelle elle portait un nom japonais était qu’elle n’était pas entièrement américaine. Pour plaisanter, elle se désignait elle-même comme étant une hybride. Son père était japonais. Un japonais pur et dur. Sa mère était évidemment la Californienne blonde aux yeux bleus et au physique avantageux dont Aika tenait. Pourtant, c’était surtout ce côté caucasien qui ressortait. En la voyant, on ne pourrait absolument pas penser qu’elle puisse avoir des origines nippones. Et c’est à ce moment précis que la science entre véritablement en jeu. Tout cela s’expliquait par le simple fait qu’elle hérita du patrimoine génétique de sa mère, et non de son père. Les allèles de sa mère dominèrent. Il ne fallait pas chercher plus loin. Et de toute manière, l’explication s’arrêtera là, ce sujet n’a pas lieu d’être ici. Alors, si, par le plus grand des hasards, vous souhaitiez éventuellement entrer dans les détails, il vous suffit tout bonnement de rouvrir vos vieux bouquins de biologie, cela ne pourra vous être que bénéfique. Et, si vous cherchiez ici une experte en génétique, c’est que de toute évidence, vous avez frappé à la mauvaise porte. Mais ne divaguons pas.

Revenons plutôt à notre sujet principal, c'est à dire l'ascendance de la jeune fille. Elle avait beau être le clone de sa mère, elle n'avait jamais eu le plaisir de la connaître, puisqu'elle était morte en lui donnant la vie, selon son père. Cependant, elle avait toujours trouvé qu'il avait une drôle de manière de se comporter pour un homme endeuillé ayant perdu sa femme, la mère de sa fille. En effet, il avait très rapidement fini par se remarier, avec une poupée Barbie totalement idiote qui devait à peine atteindre la moitié de son propre âge. Petite, Aika ignorait les véritables raisons de cette soudaine union, mais très vite, elle finit par comprendre. Pour une gamine d’à peine huit ans, il n’est jamais aisé de comprendre ces choses là. Le travail, l’argent, la célébrité, le sexe… En effet, Aika aurait pu aujourd’hui qualifier son ex belle mère d’ « ustensile multi usage ». Non seulement la nouvelle venue dans la riche et célèbre famille des Kuragari servait de godiche avec laquelle l’homme d’affaires qu’était Monsieur Kuragari s’affichait lors de réceptions, d’interviews, et dans tout autres évènements susceptibles de l’amener à se montrer, mais elle servait aussi d’ustensile à proprement dire. Un objet duquel Monsieur Kuragari pouvait faire absolument tout ce qu’il voulait. Comme s’envoyer en l’air avec dès qu’il le voulait, à n’importe quel moment, n’importe quel endroit, dans n’importe quelles circonstances. Mais la vie sexuelle bien remplie du chef de famille et d’entreprise n’est pas là notre sujet. A vrai dire, Reiko, puisque c’était ainsi qu’elle se nommait, ne servait qu’à cela en priorité, à assouvir les désirs d’un homme en crise de la quarantaine en manque de galipettes. Cependant, malgré son jeune âge, Aika n’avait jamais été dupe. Elle savait très bien pourquoi cette pimbèche était là. Pour une seule chose. Peut être deux à la limite. L’argent. La Célébrité peut être aussi. L’un ne va pas sans l’autre de toute manière. Et la petite Aika avait toujours trouvé que l’écervelée qui lui servait de belle mère était une actrice très talentueuse. Même la femme que Monsieur Kuragari désignait comme étant son attachée de presse ne simulait pas aussi bien qu’elle. Cela lui servirait certainement plus tard, à devenir riche et célèbre, c’était certain.


Soudainement, la voiture s’arrêta, tirant l’adolescente de ses pensées. Elle n’avait pas vu le temps ni le trajet passer, et voilà qu’elles étaient maintenant garées devant l’aéroport.
« On est arrivées ma belle. » Déclara Hatori d’une voix douce, qui trahissait néanmoins sa tristesse et sa déception de se séparer si vite, si tôt de sa petite protégée.
Elles descendirent toutes deux de la voiture, et prirent la valise, au combien lourde, d’Aika. Cinq minutes plus tard, elles étaient dans le hall des départs, bondé, comme toujours. L’avion de la jeune lycéenne décollait dans moins d’une demi-heure. Elle retournait à Nagoya, à contrecœur. Les vacances d’été étant déjà terminées, elle quittait San Diego pour retourner suivre ses cours au Japon. Elle n’en avait guère envie d’ailleurs, et aurait volontiers tout envoyé valser s’il n’y avait pas eu Hatori. Et si elle continuait d’étudier bien sagement – ou pas – c’était bien pour elle. Elle qui avait toujours été sa seule et unique famille, même lors du vivant de son père. Pour elle, ce dernier n’avait jamais été quelqu’un auquel elle pouvait se référer. Son seul et unique point de repère, ça n’avait toujours été qu’Hatori. Et voilà qu’une fois de plus, elle devait s’en séparer. Une fois loin d’elle, elle allait redevenir la Aika affable, prétentieuse, méprisante – et méprisable – insensible, manipulatrice et capricieuse. Et c’était peut-être mieux ainsi.

« Tu prendras bien soin de toi Aika chérie. Appelle-moi dès que tu es arrivée à Nagoya, et n’oublie pas de me donner des nouvelles de temps à autres… ! »

« T’inquiète. Je t’appelle dès que je descends de l’avion, et je te donnerai des nouvelles aussi souvent que possible. »

« Tu vas me manquer crapule. On se revoit pour Thanksgiving hein ? »

« Bien sûr ! Tu vas me manquer aussi, fais attention à toi. »

« Allez, file, tu vas manquer ton avion ! »
Hatori prit Aika dans ses bras, mais l’étreinte fût néanmoins très vite rompue, étant donné qu’Aika et les marques d’affection, cela faisait deux, et même deux cent. Elle saisit sa valise, qu’elle laisse rouler derrière elle – pratique la technologie moderne hein ? – et se dirigea vers l’embarcadère. Comme lors des rares fois où cela lui arrivait, sa gorge s’était nouée, et les larmes lui étaient montées aux yeux, sans pour autant couler. Rares étaient d’ailleurs les fois où ces perles salées avaient débordé de ses deux grands yeux bleus. Aika était une dure à cuire, une personne insensible, à tel point qu’on la croyait sans cœur. Il était vrai qu’elle avait toujours fait preuve d’une impassibilité totale devant tout ce qui aurait dû la faire sourire, rire, l’attendrir, la toucher, ou même la faire pleurer. Elle était comparable à une statue de marbre, dure, et froide. Sauf qu’une statue de marbre de prend pas plaisir à voir et faire souffrir les gens. Aika Kuragari si. Mais passons. Il était dans les environs de dix heures du matin, heure locale, lorsqu’elle arriva à Nagoya, non sans avoir fait sa petite emmerdeuse dans l’avion évidemment. Cela n’aurait pas été drôle sinon, et même pire, cela aurait été d’un ennui mortel.
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