Promenade nocturne {jeff}

Enfaite je ne savais vraiment pas quoi faire. C'est très énervant de ne pas pouvoir dormir. De vous retourner sans arrêt dans votre lit en cherchant une position qui vous ferais peut-être trouver le sommeille. De vous retourner encore. Puis d'entendre vos colocataires de votre chambre ronchonner puisque qu'eux au moins on eut la chance de trouver se foutu sommeille. Oui, ils avaient de la chance.

Evidement a ce moment la, il y a la réaction la plus stupide,c'est d'arrêter de bouger. C'est qui rend le moment encore plus abominable. Cette sensation que tout va s'écrouler si vous bougez la moindre partie de votre corps. Je ne voulais absolument pas être dans cette situation. C'est pour ca que j'avais décidé de me lever, de me prendre un gilet puis de me faufiler doucement vers la porte, que je refermais avec la plus grande des précaution, ne voulant pas attirer un surveillant par ici. De toute façon mes colocataires étaient trop fatigués pour remarquer que j'étais parti.
Comme il n'y avait personne ( enfin normalement ) debout à cette heure, mon pyjama noir qui se trouvait être un pantalon s'arrêtant a mes genoux, et un simple t-shirt, sans oublier mon gilet gris, devrait faire l'affaire.

J'èsperais que cette petite promenade m'aiderais a me sentir fatiguer, mais non, au contraire, j'avais de moins en moins envie de dormir. J'avais l'impression que plus j'avançais, plus j'avais envie de me balader. Ce qui était le cas. C'est toujours très mystérieux les couloirs d'un pensionnat a cette heure la. Il fait noir, bien qu'un petit peu de lumière venant de la lune arrivait a passer par les fenêtres. A chaque bout de couloirs, vous vous imaginez toujours de tomber sur quelqu'un, ce qui n'est pas le cas. Je vous avoue que j'en fus ravie. Moi, les rencontres, la nuit ce n'étaient pas ce que je préférais... Bon, enfaite, je n'avais pas un penchant pour les rencontres tout court.

Tien cette porte qui se trouve a quelque mètre de moi je la connais tellement bien. Combien de fois l'avais je prise ? Et je la prenais encore une fois aujourd'hui. Je montais dans les escaliers dont le bois faisait un léger bruit de grincement, puis j'ouvris la deuxieme porte et sentis un filet d'air venir jouer avec mes cheveux. Je refermais la porte derriere moi aussi doucement que celle de ma chambre, puis je m'approchais du bord ou je m'assis les jambes entre mes bras.

A force de rêvasser et de se reposer le jour, on finit par devenir hyperactif la nuit. Je ne pouvais pas rester une minute de plus entre quatre murs. Tout paraît sombre dehors, les volets des chambres ont été solidement verrouillés et le bruit du vent paraît s'essouffler de plus en plus chaque seconde. Quelle paix insupportable ! Je n'aurai peut être pas du boire de bière avant de me mettre au lit. Mais maintenant que j'étais momifié dans mes draps, il fallait que je trouve le sommeil, par tous les moyens possibles. Seuleument voilà, ça ne vient pas. Les seondes s'écoulent et les minutes s'effondrent avec une lenteur lourde. Alors j'essaie d'être raisonnable, je me dis qu'il faut que je dorme pour être en forme le lendemain. Mais rien n'y fait.. Des pensées tournent dans ma tête, des visages s'affichent dans mon esprit, tout va vite. Et je suis censé dormir !

Je ne réflechis même pas. Sans hésiter, je me débrasse de mes draps, tâte dans l'obscurité pour trouver sa guitarre, la prend, et m'en vais. J'ouvre la porte sans discretion quand un gars de ma chambre, eveillé lui aussi, me demande où je vais. Alors bien sur, je mens.

Je vais boire de la flotte, t'inquiètes.

Les couloirs sont très sombres, on ne distingue pas les portes des murs. Avec ma gratte dans la main, je fais attention à ne pas faire sonner une corde. Mais dès mes premiers pas, je retrouve une sentation de liberté immédiate. Je ne regrette pas d'être sorti de mon lit ! Je ne connais pas encore bien l'établissement, alors je vais là où le hasard m'emmène. Des escaliers se présentent à moi, je les emprunte. Puis une porte, qui m'ammène sur le toit du lycée. Une bouffée d'air frais m'accueille. Quelques lumières au loin. Mais à part ça, c'est la paix qui repose ici. Je m'assois quelque part, et je fais sonner mes cordes. Peu à peu, les accords s'enchaînent, et l'âme du blues vient s'emparer de Shimizu. Au bout de deux minutes, je ne joue plus. Quelque chose m'intrigue, puis m'inquiète. Je m'accroche à mon tee shirt, puis, le regard perçant, je tente de distinguer le rêve de la réalité. Ici, sur le toit, aux environs de minuit, quelqu'un d'autre avait eu la même idée que moi. Une présence se faisait sentir.

Cela faisait vraiment du bien. Bien qu'il faisait très noir, j'arrivais a distinguer un peu ce qui se trouvait autour du lycée. Il n'y avait pas un chat dehors et je n'arrive, à part le chant du vent, à n'entendre aucun bruit. Pourtant, je continuais a regarder dans le vide. Mais tête était complètement vide, aucune pensé n'arrivait à percer mon immobilité. Je ne sentais même pas la froideur du vent qui attaquait mes pieds nus. Je me sentais bien. Je n'avais aucune envie d'être dérangée.

Je restais donc comme cela, sans bouger pendant quelques bonnes minutes, puis je repris raison et tourna la tête vers la porte, ayant cru avoir entendus un bruit. Je me passais une main sur le visage, j'avais du rêver, il n'y avait personne à cette heure-ci pour sortir et en plus venir sur le toit... Je me trompais. Mais je ne fus pas surprise de voir la porte s'ouvrir doucement, pour faire apparaitre une personne que je n'arrivais pas a distinguer. Je ne pouvais que bien voir la guitare qu'il tenait a la main et sa silhouette.

J'étais soulagé de comprendre que cette personne qui dérangeait mon moment de solitude n'était ni un surveillant, ni un professeur, mais bien un élève, surement plus viux que moi, mais en tout cas bien plus grand, d'une bonne tête. Je remarquais aussi que s'était un homme, ca silhouette ne trompait pas. Il n'avait pas l'air de m'avoir remarqué, puisque qu'il s'assit un peu plus loin et commença a gratter sa guitare. J'étais dans l'ombre et je ne faisais aucun, bruit aucun mouvement. J'écoutais juste, me demandant si je devais plutot rester à ma place, tranquillement et attendre qu'il parte, ou me lever et aller le rejoindre.

Je pris mon temps pour trouver la réponse, après tout, ce n'était pas très désagréable d'écouter de la musique, surtout que j'avais de la chance d'être tombée sur quelqu'un qui savait bien en jouer. Je changeais de position et je fis froisser mon gilet sur l'une des parties du sol. La musique s'arrêta alors et le garçon tourna la tête vers ma direction. Je compris alors qu'il ne pouvait pas me voir, j'étais dans une ombre trop forte. Alors jeme leva et me dirigea vers lui, marchant lentement et le regardant. Je puis voir son visage peu a peu, remarquant son teint pale et ses longs cheveux foncés. je ne connaissais pas cette personne.

Quand je me trouvais enfin en face de lui, je m'assis en face de lui. Sans gène me diriez vous ? Mais pourquoi faire des manières quand tout peut être si simple ? Après tout, si il était assis ce n'était pas pour se relever immédiatement. Je regardais sa guitare et lui dis:

-Tu te débrouilles.

Je le provoquais gentiment, pour l'instant. Mon ton n'avait ni était dur, ni provoquant, mais on voyait bien que je ne voulais pas une simple conversation comme " bonjour", " tu t'appelles comment" "" tu es un élève toi aussi ?". Non, c'était beaucoup trop banal et inintéressant.

Alors, quand la nuit recouvrait la terre de son voile obscur, le toit du lycée devenait apparemment le théâtre de toutes sortes de rencontres. Mais dans l'atmosphère sombre qui régnait alors, on ne distingue même plus un chien d'un loup. De drôles de sensations froides s'emparent de moi. L'air est froid, mais ma tête chauffe de seconde en seconde. Plus de doute, il y avait quelqu'un d'autre ici. Peut être un pion, encore un de ces foutus pions dont le boulot est de pourrir la vie des jeunes ? C'est vrai que le son de ma guitare porte loin, mais cela ne fait que bercer.. Je regarde donc, enfin j'essaie, et une silhouette se dessine peu à peu devant moi. Des cheveux longs, un corps léger... C'est une fille qui est venue à ma rencontre. Elle a l'air un peu plus jeune que moi, mais il fait trop noir pour vérifier. Peu importe. C'est pas tous les soirs qu'on rencontre des jeunes filles en allant se promener sur les coups de minuit. Donc je profite, et je regarde, encore..

L'inconnue a l'air dans la même situation que moi, à essayer de tuer l'ennui et de s'enfuir dans ses propres rêves.. Elle s'assoit alors, et je peux voir un peu plus en détail son visage. Je la trouve jolie, mais je garde la remarque pour moi, parce qu'après tout, j'ai tout mon temps. Son corps dégage un air reposant. Cela fait du bien d'être avec quelqu'un, après tout. Surtout quand on s'appelle Jeff The Saint et qu'on pense qu'à fumer ou à dire du mal du monde toute la journée..

-Tu te débrouilles.

La remarque me réveille un peu. Moi qui pensais avoir affaire à une gentille fille, voilà qu'on m'adresse la parole sans hésitation. Je me débrouille... à quoi ? Ah, oui, la guitare ! J'en venais presque à oublier ma six cordes, qui avait sûrement valu la venue de cette élève. Je prends mon instrument en main, l'agrippe fortement, secoue la tête, et glisse mon médiator entre les doigts. Seulement voilà, qu'est ce que je pourrais jouer ? Après tout, le blues fait un peu vieillot, ça ne plaît pas à tout le monde..

La fille me regarde, alors je me jette à l'eau. J'essaie de jouer un morceau de Led Zeppelin qui me tient à coeur, Babe I'm Gonna Leave You. C'est une composition simple à jouer mais qui procure beaucoup d'émotion. Je sonne mes cordes, une à une. Les notes se suivent, parfois plus aïgues, parfois plus graves. Puis cette série d'accords qui tombent comme de la foudre. Je me rappelle tous ces concerts à Seattle, il y a trois ans. La même energie foudroyante y était présente. Tout en jouant, je fixe le vide de la ville de Nagoya. Peu à peu, la beauté de la musique me libère de ma timidité, et je termine mon jeu par quelques gammes jouées rapidement, et le silence réapparaît.

Je suis plutôt fier de moi. J'ai joué cinq minutes en ne faisant que quelques fautes à peine audibles. Le vent revient me caresser les cheveux. Je repose ma guitare, dont les cordes tremblent encore, et je fixe à nouveau l'inconnue à qui je venais de dédier un morceau. Est ce que j'avais fait vieux-jeu ? Est ce que je me la joue trop ? J'ignore, je ne sais rien. Mais je m'amuse moi même, dans ce bout de paradis. Je tends un sourire.

Est ce que ça te plaît ?

Après ma remarque je sens un déclique venant du garçon devant moi. Il n'avait pas prononcé un mot, mais les cordes de sa guitare recommencer deja à jouer, laissant apparaitre une mélodie que je connaissais bien. Je n'étais pas tellement fan de cette musique, mais elle n'était pas désagréables, surtout bien jouée. Je me rendis compte à un moment que je m'étais même mise à chantonner sur la mélodie, bien que j'étais sur que le musicien ne m'avait pas entendu, j'étais un peu surprise de moi même.
Les paroles qui manquaient, je les chantonnaient dans ma tête, me rajoutant alors le reste de la mélodie. Je perçus une ou deux fausses notes mais pas plus, mais je m'en moquais.

Moi je ne pouvais pas jouer de la guitare aussi bien que lui. Je savais en jouer un peu, pour m'amuser. Je savais jouer quelques simples mélodies, mais sans plus. Lui que voyais bien qu'il ne jouait pas seulement comme ca. Que quelque chose se cacher derriere.
Mais je continue à écouter sans poser de questions, le fixant juste dans les yeux, en regardant quelques fois ses mouvements de main sur les cordes. Puis la musique s'arrête. Cela fit comme un grand vide. Tout était tellement calme maintenant... Oui comme un grand vide. Je ne savais pas vraiment comment casser se silence qui commença a devenir un peu gênant, mais mon guitariste s'en chargea pour moi.

Est ce que ça te plaît ?

Le sourire que je vis alors apparaitre sur son visage, réchauffait l'atmosphère. J'avais une envie de dire un simple oui. Mais avec moi, rien ne devais être trop... Banale. Et puis qu'aurait il put repondre à un simple oui ? Je souris à mon tour, un sourire plein de malice, de mystère mais tout aussi chaleureux que le siens.

-Disons que je mentirais si je disais non.

{dsl c'est court}

Je sentais déjà une assurance plus forte en moi. Maintenant que mes doigts s'étaient réchauffés, je me sentais à nouveau libre, comme liberé d'une timidité inévitable. Le bruit de mon instrument a surement du réveiller quelqu'un, mais pour moi il représente l'hymne du bonheur, de la rencontre inconnue dans cette nuit profonde. Peu importe ce que les autres pensent. Maintenant, j'étais le maître de mon terrain. La fille en face a déjà l'air plus attentionné quand elle me regarde. Elle n'a pas l'air timide ou genée de me voir, mais elle respecte.

Il fait tout de même de plus en plus froid et je commence à frisonner. Mes jambes tremblotent, mais au fond de mon âme c'est la tranquillité absolue qui s'impose. Je me lève alors, fixant le vide. C'est comme dans un rêve. Je rencontre une jolie fille que je n'ai pas vue, et tout à fait par hasard. Je suis avec ma guitare, je lui joue un morceau, pour elle. Il n'y a plus de règles, plus de limite. Je regarde loin, et je parle.

Les gens de ma chambre, ils ne comprennent rien.

Je fais des pas tranquilles, regardant les étoiles.

Ils savent pas qui je suis. Ils savent pas ce qu'il y a dans mon coeur.

Je tourne le dos à la fille, la voix plus arrogante.

Ils croient que moi et ma guitare, c'est un peu comme un drogué qui s'ennuie dans la vie. Mais c'est n'importe quoi. Ils ne comprennent rien.

Je tourne la tête vers la fille, souriant, puis me passant la main dans les cheveux.

Alors je m'échappe.

Fixant d'abord le sol, je m'approche du bord du toit puis je fixe l'horizon.

Et plus loin portera mon son, plus belles seront les rencontres.

Enfin, je m'assois de nouveau, un sourire tranquille aux lèvres, et je regarde la belle inconnue, ses cheveux longs que j'adorai regarder flotter avec le vent.

On m'appelle Jeff The Saint.

{PS : Si ça t'ennuie t'es pas obligé de recopier toutes mes répliques }

Je me concentre un instant pour voir si la mélodie de mon musicien avait réveillé quelqu'un. Mais je ne pouvais pas apercevoir le moindre bruit, à part le mien ou celui de mon voisin. Lui n'avait pas l'air de s'en faire, alors je me relaxe complètement et me penchant un petit peu en arrière et m'appuyant mon bras droit par terre juste derrière mon dos, je le regardais dans les yeux. J'essaye de mon concentrer sur son visage, mais mon regard était toujours attiré, comme collé par ses yeux sombres dont la couleur me fascinait.
Le vent soufflait doucement, mais il restait froid et je le sentais. Pourtant, ce détail ne semblait pas non plus nous gêner. Il se leva. Il était grand. Un peu près un tête de plus que moi. J'en fus un peu étonner, je n'étais pas petite, mais lui était grand. Je ne sais pas pourquoi mais cette reflexion me laissa échaper un petit sourir. Son regard ne se posait plus sur moi ou sur sa guitare, mais ailleurs. Moi je le regardais toujours, ne bougeant pas.

Les gens de ma chambre, ils ne comprennent rien.

Je voulais lui repondre qu'il n'était pas le seul et que les miens non plus ne comprenais pas ma grande envie de solitude et mon arrogance interminable.

Ils savent pas qui je suis. Ils savent pas ce qu'il y a dans mon coeur.

Mon sourire disparus lentement. Je le regardais doucement, mon regard coupé de ses yeux car il se retourna alors.

Ils croient que moi et ma guitare, c'est un peu comme un drogué qui s'ennuie dans la vie. Mais c'est n'importe quoi. Ils ne comprennent rien.

Sa voix devient légèrement plus dure. Je comprends que trop bien tout ceci. Pour les autres, rester une nuit entiere, a regarder le ciel sombre, a ne rien penser. Je trouvais toujours ce moment tellement important. Mes idées se remettaient en ordre dans ma tête, et s'était surement l'une des seules façons de me calmer quand je m'enervais. Il ne comprenait pas ce besoin de m'échapper de ce monde. On a tous une manière de le faire. Jeff s'était la musique, moi s'était la solitude.

Alors je m'échappe.

Je retrouvais enfin ses yeux sombres dont la couleur me fascinait tant.

On m'appelle Jeff The Saint.

Je sursautais intérieurement alors en repensant que je ne lui avait pas encore demandé son nom, et que ca ne m'avait pas dérangeant avant.
Je me redressais et souris en penchant légèrement la tête sur le coter.

-Evanna Mistaire, mais on m'appelle souvent Evane

J'étais trop flemmard pour me lever, alors je le regardais tout simplement, maintenant je devinais que s'était a mon tour de m'exprimer.

-Je te comprends, mieux surement que tu ne le crois.

Je n'avais pas l'habitude de me confier, mais on dit que c'est plus facile avec des gens que ne l'ont connait pas.

Moi mon problème c'est la solitude. A chaque fois il faut que je m'echappe.. Enfin c'est plutot le problème des autres. On ne peut pas m'enfermer. Me contenir.

J'avallais ma salive laissant passer quelques secondes.

-Sauf que les gens ne veulent pas rester avec quelqu'un qu'on ne peut pas "contenir", surement que parce que quand ils iront besoin de moi, ils ne seront pas ou me trouver et auront surement trop la flemme pour chercher. Alors ils regardent ailleurs.

J'avais l'impression de me plaindre alors je rajoutais tout de suite après:

Mais moi je m'en moque. Après tout si je voulais vraiment avoir de la compagnie tout le temps, je serais ou chercher

Je lui fis un clin d'oeil complice.