Excursion nocturne. [Nevaeh]

Il y avait un truc qui restait en travers de la gorge de Nev’. Non, ce n’était pas le fait que Kitten l’ait foutu à la porte de sa propre chambre parce qu’ils s’étaient encore pris le nez – Il ne l’aurait vraiment jamais, c’était indéniable – ni même le fait qu’il faisait un froid de canard, mais il s’agissait bien là d’un genre d’oubli. Ou d’un manque, qui sait ? En fait, il aurait pu essayer d’oublier un tant soit peu cette étrange sensation mais la maison était endormie. Le marmot et le clébard n’étaient même pas là pour lui casser les oreilles et lui faire penser à quelque chose d’autre. Et y avait l’autre punk, là, de l’autre côté de la porte, qui ronflait comme pas permis alors que lui n’avait même pas eu le droit à une couverture pour dormir dans le canapé. Seulement, rappelons-le, là n’était pas le pire. Il avait envie. Envie de sexe. Vous savez, ce genre de personnes addicted ne peuvent pas résister bien longtemps à leurs envies. Au manque. Kittou c’était la drogue, Ryuu c’était l’enseignement (il était un peu timbré sur les bords mais ‘comprenez, c’était pour impressionner le morveux), et Nev’ c’était le sexe. Terrible destinée n’était-il pas ? Tout le monde pourrait croire qu’il s’agissait d’une vile caricature, mais ne nous leurrons pas, Nevaeh aimait sa destinée. Et jamais il n’essaierait de se priver de cette envie, oh non. Il se leva, comme pour supporter le fait que la moquette n’est pas très confortable, et serra les poings, bien décidé à faire quelque chose de lui.

Oh. Il se souvint de quelque chose. Après les cours, une étudiante s’était pointée dans sa classe alors qu’il se faisait tard. Bon, ici, il était passé minuit, mais pourquoi pas, après tout ? Les élèves étaient jeunes, fraîches, inexpérimentées pour la plupart. Elles (ou ils, haha.) avaient aussi leur part de défauts. Comme la virginité, les pleurs, les maladresses, tout ça. Mais l’homme aux cheveux rouges aimait ces petites proies parce qu’elles abandonnaient vite leurs convictions type « non, non, vous ne m’aurez pas ! ». Pas comme ce connard étalé dans son lit, là. Ce fut donc plus que motivé que Nev’ enfila ses chaussures et fila comme un bandit dans la nuit vers le lycée. Il avait, comme tout professeur qui se respecte, les clés de la porte de service, bien entendu.

Errant dans les couloirs quelques minutes, il repéra une lumière dans un couloir adjacent. Il se dit que ç’aurait pu être sa change. Il regarda furtivement de qui il pouvait s’agir et vit une jeune fille bien en forme d’à peu près sa taille. Nevaeh se retint d’ailleurs de jurer. Il n’était pas venu au Japon pour voir qu’une gamine faisait sa taille, fuck ! Mais il remarqua surtout que le lieu où elle se rendait n’était autre que l’infirmerie. Ahah. Intéressant, il avait une idée. Il revint sur ses pas pour arriver à la salle des profs, et ses clés tintèrent. Cherchant dans un casier jamais fermé, il fut ravi de trouver une blouse blanche à sa taille. Ces infirmiers, alors, ils ne savaient pas leur code ou quoi ? Il l’enfila au dessus de ses fringues, en ferma les boutons et revint, mains dans les poches, air détendu, vers l’infirmerie.

*Je vais pouvoir jouer, je vais pouvoir joueeeeeer ♫*

L’homme ne pouvait après tout que chantonner dans sa tête pour ne pas se faire repérer. Cette présumée élève ne faisait pas partie de sa liste de cours, et même, il ne l’avait jamais vue dans les couloirs – une fille de cette taille et avec une poitrine pareille, ça se repérait, prenez l’exemple de Sachiko. Et il ouvra la porte. Arborant son air le plus hautain possible, il lorgna son nouveau jouet.

« Que faites-vous ici sans autorisation ? Ne devriez-vous pas être en train de dormir dans votre chambre à l’heure qu’il est ? »

Heureusement que Nevaeh avait une maîtrise quasi parfaite du japonais. Ainsi, son accent anglais était magistralement masqué. Et même s’il avait les yeux bleus, ils n’en restaient pas moins bridés. Il était juste trop fort, avec ses idééééééééées ! ♥ Il cligna des yeux d’un air amusé et referma la porte derrière lui.

« Eh bien, eh bien, qu’avons-nous là… Une droguée qui vient chercher les médicaments du lycée pour assouvir son manque ? Vous méritez un châtiment à la taille de vos attributs ! »

Aïe, il avait dérapé. Mais en même temps, vous l’avez vue, sa tenue ? C’était bien trop suggestif !